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Cet excédent de 25 millions est produit par des causes accidentelles, notamment par les inondations des provinces vénitiennes et le désastre de Casamicciola, qui ont eu pour résultat non-seulement des dépenses imprévues, mais des déficits de perception. Il faut y ajouter le montant, relativement considérable, des crédits supplémentaires nécessités par le développement de l’instruction publique et des services du ministère de l’agriculture ; enfin, le service des prisons, celui de la sûreté publique, la réforme des chancelleries judiciaires, ont entraîné des dépenses nouvelles et imprévues. Mais tout cela est peu de chose à côté des dépenses exceptionnelles de la guerre, de la marine et des travaux de défense du territoire, qui se chiffrent par 38 millions environ. Voilà le grand fardeau du budget italien dans ces dernières années.

Si l’on fait le même travail pour les excédens de recettes, on obtient :


Augmentations normales 24.587.000 fr.
Augmentations extraordinaires 8.688.000
Ensemble, environ 33.000.000 fr.

Soit, en comparant entre elles les deux catégories :


Augmentation.
Dépenses ordinaires 10.000.000 fr.
Recettes ordinaires 24.587.000
Différence, environ 14.000.000 fr.


Augmentation.
Dépenses extraordinaires 25.728.000 fr.
Recettes extraordinaires 8.688.000
Différence, environ 17.000.000 fr.

La conclusion est facile à tirer. La progression de l’ensemble des dépenses l’emporte sur la progression de l’ensemble des recettes. D’autre part, la progression normale et permanente est en faveur des recettes ; seules, les dépenses extraordinaires dépassent les recettes de même nature.

Or, s’il est démontré que les dépenses extraordinaires dont il s’agit ont un caractère exceptionnel et transitoire, qu’elles doivent sinon disparaître, du moins se ralentir avec le temps et qu’elles peuvent, en tout cas, être ramenées dès à présent à la proportion des disponibilités budgétaires, l’on devra reconnaître que l’équilibre du budget italien est essentiellement stable et solide. Cette preuve, M. Magliani n’a pas