Aller au contenu

Page:Revue des Deux Mondes - 1885 - tome 71.djvu/219

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


LA
CHINE ET LES CHINOIS

L’empire du Milieu, le royaume fleuri, a tenu pendant quelque temps une grande place dans nos pensées. Nous avions commencé par décider que les enfans de Han n’étaient pas des adversaires sérieux ; ils nous ont prouvé qu’on a toujours tort de trop mépriser ses ennemis. Après une série de brillantes victoires, qui ont fait le plus grand honneur à l’infatigable courage de nos soldats et à l’habileté des chefs qui les conduisaient, nous avons commis une imprudence qui a failli tout compromettre.

Si nos renseignemens sont exacts, dès le lendemain de notre arrivée à Lang-Son, les sages insistèrent pour qu’on ne poussât pas plus loin, pour qu’on se renfermât dans les limites marquées par le traité de Tien-Tsin ; ils déclaraient qu’il fallait s’abstenir de toute provocation inutile, se garder d’inquiéter la Chine par une entrée intempestive sur son territoire, que notre infériorité numérique nous obligeait à demeurer sur la défensive dans des positions où nous étions inexpugnables. Les sages n’ont pas eu gain de cause. Resté seul à Lang-Son avec la deuxième brigade, le général de Négrier court à la porte de Chine, la fait sauter, bat l’armée chinoise. Sans doute ce vaillant eut ses raisons ; mais après s’être installé à Dong-Dang pour couvrir Lang-Son, il dut pousser plus loin encore et établir un autre poste avancé pour couvrir Dong-Dang. Le 23 mars, il veut se donner de l’air et il attaque de nouveau. On se heurte contre des positions très fortes. Le combat continue le 24 ; un