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savoir quel degré de sécurité, quelles garanties peuvent présenter les opérations commerciales avec telle ou telle population. »

Une autre publication du ministère de la marine paraît en ce moment même : les Notices coloniales, rédigées à l’occasion de l’exposition d’Anvers, sont destinées à faire connaître les progrès de tout ordre accomplis dans nos diverses colonies : mouvement de la navigation et du commerce, travaux publics, cultures, immigration européenne, etc.

Le même ministère a publié l’année dernière un ouvrage important, rédigé sous la direction du colonel Borgnis-Desbordes, intitulé : Sénégal et Niger, mais dans lequel le Niger, c’est-à-dire l’avenir de notre colonie sénégalaise, occupe la plus grande place. On y trouvera l’histoire des missions topographiques et politiques, des expéditions militaires qui nous ont ouvert le Soudan et amené l’établissement de la domination française sur l’un des trois grands fleuves de l’Afrique. Il est accompagné d’un petit atlas, renfermant de bonnes cartes de la région sénégalaise et soudanienne, jusqu’à Tombouctou, notre grand objectif, et les plans et profils des principales forteresses que nous avons élevées dans les pays récemment occupés.

À ces publications officielles il faut ajouter les œuvres d’hommes qui, après avoir lutté pour la grandeur de la colonie, se sont voués à la tâche de la faire connaître à la France et de défendre devant l’opinion prévenue ou indifférente les intérêts et l’avenir que nous avons là-bas. Nous ne pouvons que rappeler Mage et Quintin, les premiers Français qui, depuis René Caillé, se soient aventurés dans la région du Niger, et qui, en 1866, firent signer un traité au sultan actuel de Ségou, Ahmadou[1]. Parmi les travaux récens, nous citerons en première ligne le Soudan fronçais de M. le général Faidherbe : c’est là qu’il a exposé et défendu la politique dont il a été le premier promoteur ; puis le récit par M. le commandant Gallieni de la mission périlleuse qui, à travers des pays peu connus et parmi des aventures souvent tragiques, l’amena dans les états d’Ahmadou ; enfin, des récits de voyages et de combats par M. le capitaine Piétri, qui fut successivement le compagnon de M. Gallieni dans sa mission pacifique au Niger et de M. Borgnis Desbordes dans son expédition victorieuse des rives du Sénégal aux rives du Niger[2].

  1. Voyage dans le Soudan occidental (1863-66), par M. E. Mage, lieutenant de vaisseau. Paris, Hachette, 1868.
  2. Une mission intéressante dans une tout autre région, le Fouta-Djalon, nous a été racontée par deux membres de la mission : M. le docteur Bayol, dans la Revue du 15 décembre 1882, et par M. Ernest Noirot, A travers le Fouta-Djalon et le Bambouc. Paris, Dreyfous.