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POÈMES MAGYARS


D’APRÈS PETŒFI


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I.
QUI ME COMPREND ?



Qui me comprend ? On les croit fous,
Mes vers faits de lumière et d’ombre.
J’aime et l’on m’aime, et c’est bien doux ;
Je suis Magyar, et c’est bien sombre.

De tendres pleurs mouillent mes yeux
Au souvenir de ma chérie ;
Et j’ai des sanglots furieux
Pour les malheurs de la patrie.

Sur mon sein, ma mie aux yeux clairs
Met un bouquet de fleurs divines ;
Et l’amour du pays aux fers
Me couronne le front d’épines.