« Entre les faisceaux d’armes tu le traînas, enfant, sur les genoux ; pour jouets, on le donnait les dépouilles des rois rapportées de la guerre… »
- Reptasti per scuta puer, regumque recentes
- Exuviæ tibi ludua erant…
Ainsi chantait Claudien ; ainsi nous entendrons chanter Victor Hugo. En 1814, ce ne sont plus les dépouilles des rois, ce sont les nôtres qui servent de hochets : l’empereur des Français, roi d’Italie, protecteur de la confédération du Rhin, est devenu le souverain de l’île d’Elbe ; le roi de Rome est à Vienne. Le 1er mars 1815, Napoléon, soudain, à l’effroi de l’Europe, par un de ces coups inattendus qui lui sont familiers, débarque au golfe Jouan. Que va faire la France ? La réponse de la France pourrait être douteuse ; celle de l’armée ne le sera pas : l’armée acclame le capitaine qui lui rapporte l’espoir de la victoire. Je parlais hier de la marine de 1812 ; je racontais, avec une complaisance dont je ne me défends pas, les débuts d’un jeune officier entré dans la carrière à l’époque où l’empereur n’était encore que le premier consul : il me faut aujourd’hui, avant d’aborder le récit de l’expédition que commanda, en 1838, cet officier, absent pendant quinze années de nos rangs, rappeler