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LA
SOPHISTIQUE ET SOCRATE

I. E. Zeller, la Philosophie des Grecs, considérée dans son développement historique, t. III, traduit par M. Belot. Paris, 1884. — II. A. Fouillée, la Philosophie de Socrate. — III. E. Boutroux, Socrate fondateur de la morale. Orléans, 1883. — IV. Victor Egger, la Parole intérieure. Paris, 1881.

Les amis de la philosophie ne sauraient être trop reconnaissans aux éditeurs qui poursuivent depuis sept années, avec une persistance désintéressée, la traduction du grand ouvrage de M. E. Zeller. Cette entreprise considérable a été annoncée ici même, on s’en souvient, par une étude magistrale de M. Paul Janet[1]. Le traducteur, M. Boutroux, absorbé par d’autres soins, n’a pu continuer seul une aussi lourde tâche, et le troisième volume, qui vient de paraître, a été confié au zèle d’un jeune philosophe qui porte dignement le nom d’un des maîtres les plus distingués de notre enseignement supérieur. Ce troisième volume nous laisse au seuil du platonisme ; on peut juger par là des proportions de l’œuvre entière et du temps qu’exigera l’achèvement de la traduction. Aussi, tout en faisant de la publication présente le principal objet des pages qui vont suivre, serons-nous excusables de revenir un peu sur le passé et d’anticiper discrètement le futur.

Depuis que la dernière édition de l’ouvrage de M. Zeller a paru, une tentative hardie a été faite pour expliquer les origines de la philosophie grecque. Selon M. James Darmesteter, il faudrait les chercher surtout dans la mythologie des anciens Aryas. Toutes les mythologies de l’Orient enveloppent une cosmogonie ; et ce même problème de la formation de l’univers pourrait bien avoir

  1. Voyez la Revue du 15 avril 1878.