Page:Revue des Deux Mondes - 1886 - tome 75.djvu/246

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

efforts des vendeurs à découvert qui se hasardent sur cette valeur. Les actionnaires comptent d’ailleurs que les mouvemens de capitaux auxquels va donner lieu l’émission de l’emprunt et que provoqueront en outre à bref délai d’autres grandes opérations financières en préparation, relèveront sensiblement le montant des bénéfices et contribueront à compenser les diminutions constatées jusqu’ici.

Un jugement récemment rendu à propos de l’interminable affaire des guanos a été interprété dans un sens plutôt favorable pour la Société générale et a ramené quelques achats sur cette valeur depuis si longtemps dépréciée et négligée. La spéculation et l’épargne ne se sont pas encore résolues à s’occuper de nouveau des titres du Crédit lyonnais, du Crédit industriel, de la Société des dépôts, de la Banque d’escompte. Le Crédit mobilier végète aux environs de 200 francs. On croit qu’un certain nombre d’actionnaires sont de plus en plus disposés à demander la liquidation de cette société, dont l’activité est absolument paralysée et toutes les ressources immobilisées. Le Comptoir d’escompte est toujours très ferme. La Banque France-égyptienne prépare une forte réduction de son capital.

Nous avons signalé la reprise de la Banque ottomane à 528. Les derniers bilans de cette institution font ressortir un montant de bénéfices qui permettrait la répartition d’un dividende de 12 à 15 francs si les circonstances politiques n’y mettent pas obstacle. L’assemblée de la Banque des Pays autrichiens, tenue à Vienne, a décidé l’échange des litres non libérés contre les litres libérés et fixé le dividende de 1885 à 25 francs pour chacun de ces derniers. On espère à Vienne que la Banque des Pays hongrois sera bientôt en mesure de procéder également à l’échange de ses titres et au paiement d’un dividende de 15 francs.

Les relevés hebdomadaires des recettes de nos chemins de fer ont présenté encore des diminutions considérables ; mais les actions, protégées par les conventions de 1883, ont conservé leurs cours antérieurs.

Les valeurs industrielles ont donné lieu à fort peu de transactions. Le Suez s’est raffermi à 2,130, et le Panama se maintient à 468, dans l’attente qu’une solution favorable sera donnée par les pouvoirs publics à la question d’autorisation pour l’emprunt projeté de 600 millions en obligations à lots.


Le directeur-gérant : C. BULOZ.