La liquidation de fin mai a été l’exacte contre-partie de la précédente. Alors que tous les capitaux se réservaient en vue de l’emprunt de 500 millions, la spéculation dut payer un report très élevé sur les fonds publics et sur la grande généralité des valeurs. Mais, depuis le milieu du mois dernier, les capitaux étaient redevenus disponibles. Ils se sont offerts en masse pour le mois de juin; les grosses opérations de report se sont effectuées très aisément hors de la Bourse, et sur le marché officiel, le report a fait place au déport.
Aussitôt s’est dessiné un mouvement général de hausse, motivé par cette abondance de ressources qui s’accusait aussi nettement sur les places étrangères que chez nous, et favorisé par la terminaison pacifique du conflit turco-grec. Cette fois, ce sont les fonds étrangers qui ont donné le signal de l’enlèvement, l’élan des rentes françaises ayant été sinon arrêté, du moins ralenti, par l’intervention et les péripéties de la question des princes.
Le 3 pour 100 n’en a pas moins été porté de 82.32 à 83.15. Il s’est produit ensuite une légère réaction à 82.90, mais vendredi, bien que le débat à la chambre sur les projets de loi d’expulsion ne fût pas terminé, la rente reprenait ses plus hauts cours. La rente nouvelle s’est rapprochée de 82 francs, l’amortissable a atteint 85 francs et le 4 1/2 110 francs.
Les Consolidés anglais se tiennent à 100 1/2 après détachement d’un coupon semestriel de 1 fr. 50. La gravité des événemens intérieurs en Angleterre n’a exercé aucune action fâcheuse sur le StockExchange, où les tendances se sont constamment maintenues à la hausse.
L’Italien a dépassé brusquement le pair et ne s’est arrêté qu’à 101. Le Hongrois s’est élevé de 85 à 86 et de là à 86 3//4. L’Unifiée n’a vu arriver les réalisations qu’à 365.
Le Crédit foncier a monté de 6 ou 7 francs à 1,375. Il s’est produit une certaine amélioration sur les prix des actions des chemins français, qui gagnent uniformément une dizaine de francs. Au contraire, la reprise assez vive qui avait eu lieu en liquidation sur les chemins étrangers a fait place à une nouvelle défaillance.
Les recettes sont toujours en diminution. Depuis le commencement