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LA
QUESTION DES TORPILLEURS

II.[1]
TORPILLEURS ET BATIMENS DE GUERRE ET DE COMMERCE.


I

Examinons- maintenant si la rencontre d’un torpilleur à la mer est aussi périlleuse que ledit l’auteur de l’Étude sur la guerre navale, dans l’extrait que j’ai cité, et dont je reproduis ici quelques lignes : « Un torpilleur autonome a reconnu un paquebot,.. il n’ira pas signifier au capitaine de ce paquebot qu’il est là : le capitaine répondrait par un obus bien pointé qui enverrait au fond le torpilleur… Donc le torpilleur suivra de loin, invisible, le paquebot qu’il aura reconnu, et la nuit faite, le plus silencieusement, le plus tranquillement du monde, il enverra aux abîmes paquebot, cargaison, équipage, passagers… »

En théorie, ce n’est pas plus difficile que cela, mais avec un peu de réflexion on s’apercevra qu’il en est autrement dans la pratique, et que, pour tenir ce langage, il a fallu mettre un moment en oubli, par une étrange distraction, les conditions dans lesquelles s’opère à la mer, en temps de guerre, la rencontre des bâtimens.

« Un torpilleur a reconnu un paquebot, » c’est bientôt, dit, et ce

  1. Voyez la Revue du 15 Juin.