Page:Revue des Deux Mondes - 1886 - tome 76.djvu/484

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

achats au comptant ou à terme l’effet de cette accumulation de l’épargne. On peut remarquer, d’une part, que cet effet ne se fait généralement sentir que dans la seconde moitié du mois, alors que les sommes résultant du paiement des loyers viennent s’ajouter à celles qui ont pour origine propre les coupons et dividendes, et que sur le total ont été prélevés toutes les dépenses extraordinaires et les emplois autres que les placemens en valeurs mobilières.

L’épargne a eu de plus à faire face, du 1er  au 15 juillet, au second versement sur l’emprunt de 500 millions, et de ce chef seul a été enlevée aux disponibilités une somme de 135 millions. Peut-être ce simple fait n’est-il pas complètement étranger à l’atonie extrême des transactions pendant les deux dernières semaines.

Les coupons qui ont été détachés sur un grand nombre de valeurs, soit le 1er  du mois s’il s’agit de titres se négociant seulement au comptant, soit le 6 en ce qui concerne le marché de la spéculation, n’ont pas été regagnés dans la semaine qui a suivi l’opération. Il n’y a d’exception à constater que pour l’Extérieure, qui s’est élevée de 60 1/4, coupon compris, à 60 1/2, coupon de 1 franc détaché, et pour la Banque de Paris, qui est en hausse de 10 francs à 657, bien qu’un coupon de 10 francs ait été payé dans l’intervalle. La Banque d’escompte a, elle aussi, remonté de la valeur de son coupon de 6 fr. 25. On trouverait encore quelques autres cas semblables, les Voitures, par exemple, ou les Téléphones ; mais ils sont rares.

Le Crédit foncier a regagné 10 francs sur 30 francs payés. Le Suez a baissé de près de 30 francs, le Nord et le Midi de 10 francs.

Les Chemins Autrichiens ont eu des fortunes diverses. Les Autrichiens ont reculé de 463 à 1)53, tandis que le Saragosse et le Nord de l’Espagne se sont relevés de 15 francs à 328 et 342.

Le Panama a fléchi de 30 francs.

La commission à laquelle la chambre des députés avait donné mandat de lui présenter des conclusions sur le projet de loi du gouvernement relatif à la question des obligations à lots, a clos ses travaux de la façon la plus imprévue et la moins justifiable qui se puisse imaginer à tous les points de vue. Elle a décidé qu’il y avait lieu, pour elle, d’entamer sur la situation générale de l’affaire du Panama une longue enquête et de renvoyer toute solution au mois d’octobre ou de novembre prochain.

Or M. de Lesseps avait adressé, en mai 1885, au gouvernement sa demande en autorisation d’émettre des obligations à lots pour la création des ressources nécessaires à l’achèvement du canal. Le gouvernement a pris le temps de la réflexion ; il s’est entouré de tous les renseignemens pouvant éclairer ses déterminations ; il a chargé un de ses ingénieurs d’étudier la question sur place ; il a étudié le rapport