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Page:Revue des Deux Mondes - 1886 - tome 76.djvu/963

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dernier emprunt de 500 millions, sur lequel il reste deux versemens à effectuer : l’un en octobre, l’autre en janvier prochain. Il n’en était rien ; l’arrêté que préparait M. Sadi-Carnot n’avait trait qu’aux conditions dans lesquelles pourra s’opérer au 1er octobre, conformément aux stipulations du décret du mois de mai relatif à l’émission de l’emprunt, le versement anticipé du dernier terme. Ce n’est donc qu’à partir du 1er octobre que les titres de la dernière émission pourront être entièrement libérés, c’est-à-dire assimilés à la rente ancienne et venir faire concurrence à celle-ci sur le marché. Bien que deux liquidations doivent avoir lieu dans l’intervalle, il n’est pas contestable que la perspective de cette arrivée de nouveaux titres soit pour beaucoup dans la tendance lourde qui s’est emparée de notre rente 3 pour 100 et l’empêche de marcher du même pas que plusieurs rentes étrangères.

Le second fait est la publication du rendement des impôts et revenus indirects pour le mois de juillet. On s’attendait à de nouvelles moins-values, tandis que le Journal officiel a donné la surprise agréable d’une plus-value de 1 million 1/2 de francs sur les évaluations et de près de 2 millions sur les résultats correspondans de juillet 1885.

L’émission du Panama a réussi. Sur 500,000 obligations offertes, 458,000 ont été prises par plus de cent mille souscripteurs, résultat considérable, étant données les circonstances dans lesquelles la souscription s’est faite. La Compagnie va disposer de 200 millions de francs pour activer la marche des travaux du canal. Elle aura de plus à sa disposition le produit du versement du quatrième quart sur les actions, appelé le 20 du mois prochain. Il s’est formé un découvert sur les actions, qui ont fléchi jusqu’à 385 francs et sur les obligations que l’on a négociées jusqu’à 15 francs de perte sur le cours d’émission. Ce ne sont pas là des négociations sérieuses et de bonne foi, et le découvert, ne pouvant décourager les porteurs, sera lui-même, par ses rachats forcés, le principal agent de la reprise. Déjà l’action s’est relevée à 400 francs, et l’obligation de 435 à 442.

Le Suez est immobile à 1,980. Les recettes sont relativement faibles, et la moins-value du rendement de 1886 sur celui de 1885, pour la période écoulée depuis le commencement de l’exercice, dépasse déjà 4 millions.

La Banque de France a baissé de 4,160 à 4,075 francs. Quelques actionnaires se sont lassés d’attendre vainement la reprise des affaires et des prix plus élevés de l’argent. Le portefeuille est en diminution constante et les bénéfices se réduisent d’autant.

Le marché des titres des établissemens de crédit n’est plus tout à fait aussi morne que par le passé. Çà et là on voit poindre des indices de quelque mouvement plus ou moins prochain. Le Crédit foncier a monté de 10 francs à 1,362. La Banque de Paris gagne 8 francs à 653; le Crédit lyonnais 5 à 525; la Banque d’escompte 10 à 506. La Compagnie