Page:Revue des Deux Mondes - 1886 - tome 77.djvu/726

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ceux de Londres et de Vienne, les bourses austro-allemandes n’ont point trahi d’inquiétude sérieuse. Les fonds autrichiens et hongrois ont toutefois subi une certaine dépréciation. Les succès de la politique russe, l’appréhension du lendemain, l’épidémie cholérique à Pesth, ont enlevé tout ressort à la spéculation viennoise. Le 4 pour 100 hongrois, abandonné par le syndicat qui l’avait poussé à 87, a fléchi à 85 1/2.

L’Italien, au contraire, a eu une brillante tenue et s’est élevé de 100.30 à 100.70. L’Extérieure, malgré les oscillations déterminées par l’annonce du pronunciamiento de Madrid, a gagné plus d’une unité, passant de 61 7/8 à 63 1/4. Une lutte très vive de spéculation est engagée sur ce fonds à Paris et à Berlin. Les vendeurs prédisent des soulèvemens carlistes et républicains, catastrophes sur catastrophes. Leurs adversaires les accusent de payer les pronunciamientos et affirment qu’un fonds d’état sur lequel les coupons sont payés régulièrement n’est pas à son prix s’il rapporte encore 6 pour 100.

Les valeurs ottomanes ont été assez bien tenues, mais sans affaires. L’Unifiée est en hausse de 10 francs. On escompte la consolidation de la domination anglaise dans la vallée du Nil comme une conséquence inévitable des déboires de la politique britannique dans la péninsule des Balkans.

Nous retrouvons l’action de Panama à 390 comme il y a quinze jours. Le quatrième versement a été régulièrement effectué et le titre se négocie maintenant tout payé. Bien que les recettes de 1886 se maintiennent toujours notablement inférieures à celles de 1885, le Suez a été vivement relevé de 2,008 à 2,038.

Le Crédit foncier, arrivé à 1,400 francs, s’est arrêté devant cette barrière et a été ramené à 1,392. La Banque de France, au contraire, est en reprise de 35 francs sur la probabilité d’une terminaison prochaine de la période de l’avilissement de l’argent.

Les titres de quelques institutions de crédit ont donné lieu à des transactions assez animées. La Banque de Paris a gagné 5 francs à 690, le Crédit lyonnais autant à 542, coupon détaché, la Société générale 13 francs à 472, la Banque France-égyptienne 7 francs à 486, la Banque parisienne 20 francs à 415, le Crédit mobilier 8 francs à 262.

Sur le Gaz et les Actions des chemins français aucun changement ne s’est produit. Le Nord de l’Espagne et le Saragosse sont restés de même à peu près immobiles. Les Méridionaux, les Autrichiens et les Lombard J ont gagné de 5 à 6 francs.


Le directeur-gérant : C. BULOZ.