été nécessaires pour mettre en train un régime aussi extraordinaire et le faire fonctionner.
Le culte intérieur du temple de Jérusalem ne parait avoir subi sous Josias que peu de changemens. La théorie des sacrifices est des plus simples ; ils sont de deux sortes : holocaustes où la victime est consumée ; sacrifices où l’animal est tué, puis mangé en famille. On éprouva le besoin d’établir des règles pour le partage des victimes entre les prêtres et le fidèle qui offrait le sacrifice, mais sans entrer dans les détails qui plus tard furent jugés nécessaires. Les préoccupations de l’auteur du Deutéronome, tout en étant sacerdotales à un haut degré, ne sont pas exclusivement liturgiques. Elles sont avant tout morales et puritaines. Les devins, les sorciers, les faux prophètes, la prostitution religieuse, l’érection des aseroth, les incisions au front et l’habitude de se taillader les cheveux, surtout l’horrible pratique de faire passer les enfans par le feu, voilà ce qu’il abomine. C’était la reprise, avec une rigueur nouvelle, du programme de réforme essayé mollement sous Ézéchias.
La situation qu’avaient faite aux lévites les innovations de Josias entraînait les conséquences les plus singulières. Pour l’auteur du code deutéronomique, lévite est synonyme de prêtre ; son expression favorite est : prêtres lévitiques ; il n’a pas l’idée d’une hiérarchie entre les cohanim. Le grand-prêtre, évidemment, n’existait pas encore. Tous les lévites, selon notre code, fonctionnent à l’autel. Le lévite à qui il plaît de venir de son village demeurer à Jérusalem prend rang immédiatement parmi ses frères, sert à l’autel, reçoit sa part comme les autres, indépendamment du prix qu’il a pu tirer de son patrimoine. Ces lévites formaient ainsi comme une armée sacerdotale famélique, cantonnée en partie à Jérusalem, en partie dans les petites villes de province, et vivant en parasites du reste de la nation. L’auteur du code josiaque aime cette classe de déshérités. Il veut que la communauté les adopte. « Vous vous réjouirez en présence de Iahvé, votre Dieu, vous et vos fils et vos filles, vos esclaves et vos servantes, et les lévites qui demeureront parmi vous, » est pour lui une formule souvent répétée. La dîme et les prémices doivent être consommées à Jérusalem. Le cas où le fidèle demeure trop loin de Jérusalem est prévu ; il peut réaliser sa dîme en argent, qu’il dépensera ensuite à Jérusalem, toujours sans oublier les lévites. La dîme triennale doit être abandonnée dans les villages, pour que les lévites, les étrangers, les orphelins et les veuves mangent et se rassasient.