Page:Revue des Deux Mondes - 1887 - tome 82.djvu/432

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
L’EMPEREUR FRÉDÉRIC II

La grande histoire d’Allemagne que poursuit M. Zeller, depuis déjà longues années, est arrivée à son cinquième volume[1]. Avec celui-ci, l’histoire de l’Allemagne, au moyen âge proprement dit, se termine sur la dernière lutte entre la papauté et l’empire, lutte désespérée, dont les convulsions ébranlent toute l’Europe chrétienne et réduisent les deux adversaires à un tel degré d’épuisement, que l’empire est mûr pour le grand interrègne et l’église pour la captivité d’Avignon. Les deux maîtresses colonnes de l’édifice social étant brisées, la double religion de l’empire et de l’église, qui avait été la vie morale du moyen âge, étant détruite, on peut bien dire que le vrai moyen âge est fini.

Deux grands noms dominent cette période de cinquante-trois ans (1197-1250) : au début, Innocent III, la plus haute et la plus imposante personnification de la théocratie; ensuite, Frédéric II, en qui les ambitions impériales atteignirent leur maximum et furent le plus près de se réaliser.

  1. Chacun de ces cinq volumes pourrait former un tout sous un titre spécial. Le premier comprend les Origines de l’Allemagne et de l’Empire germanique ; le second, la Fondation de l’Empire germanique (Charlemagne et les Otton); le troisième, l’Empire germanique et l’Église (les Henri, la querelle des investitures); le quatrième, l’Empire germanique sous les Hohenstaufen (Frédéric Barberousse); le cinquième, l’Empereur Frédéric II et la chute de l’Empire germanique. — Paris ; librairie académique Didier.