L’accroissement de dépense est sensible : il paraîtrait plus considérable encore si l’on avait compris dans le calcul les impressions et autres frais accessoires, ainsi que les députés de la droite l’avaient fait, en 1885, dans un document où ils avançaient que depuis 1876, les dépenses des administrations centrales s’étaient élevées de 22 millions à 31 millions, soit de 45 pour 100. Les crédits de 1886 présentent une certaine diminution par rapport à ceux des exercices 1884 et 18S5, où les prodigalités administratives ont atteint leur comble. La France est-elle donc plus difficile à administrer qu’il y a dix années ? Le public est-il mieux servi ? La marche des affaires est-elle plus rapide et plus régulière ? Ne serait-il pas possible de revenir aux crédits de 1869, c’est-à-dire d’une époque où la France comptait trois départemens de plus ?
Une question vient naturellement à l’esprit en présence de la multiplication si rapide des employés : on se demande si ce personnel si nombreux et si chèrement payé est occupé en proportion de ce qu’il coûte. Une réponse affirmative rencontrerait une légitime incrédulité ; une réponse négative ne serait pas équitable : il faut distinguer entre les ministères et même entre les services d’un même ministère. On ferait beaucoup de besogne à la guerre, si l’on en devait juger par la quantité de papier qui s’y consomme. Ce ministère est la providence des fabricans de carton, car, en outre de tout ce qu’il imprime et de tout ce qu’il autographie, c’est par 30,000 kilos à la fois qu’il offre de temps en temps en adjudication des papiers que l’adjudicataire doit mettre au pilon ; et cependant d’immenses greniers fléchissent sous le poids des dossiers entassés.. Il s’y fait donc beaucoup d’écritures, et nous ne prétendons pas être