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L'OCEANIE MODERNE

IV.[1]
ARCHIPEL D’ASIE, JAVA, SUMATRA, L’ILE D’OR, BORNÉO, LES CÉLÈBES.

Rien ne s’anéantit, tout se modifie. La nature et la matière revêtent chaque jour, à chaque heure, des formes nouvelles, résultat d’incessantes combinaisons. Rien de plus mobile, de plus changeant que notre planète, en apparence immuable, décrivant dans l’espace son cycle régulier, fouettée par les vents, ravinée par les eaux, chauffée par le soleil, refroidie par les neiges. Entre les forces qui la désagrègent et celles qui la recomposent, la lutte est incessante. Semblable au corps humain, elle se débat contre l’inévitable dissolution, comptant par siècles là où l’homme compte par heures, mais soumise comme lui à des lois éternelles.

Quand et comment s’est effondré ce continent tertiaire ou quaternaire dont les cimes surplombent l’immense Pacifique, et sur les hauts plateaux sous-marins duquel les polypiers édifient ces puissantes assises d’un continent nouveau, ces îles nouvelles que nous venons de parcourir ? A quelle époque, probablement plus récente, s’est engloutie la mystérieuse Atlantide que les prêtres égyptiens

  1. Voyez la Revue du 15 juin, du 1er et du 15 août.