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LE MOUVEMENT FINANCIER DE LA QUINZAINE

Le calme le plus parfait n’a cessé de régner sur tous les marchés financiers pendant la première quinzaine de septembre. La facilité avec laquelle s’était effectuée la liquidation a permis à la spéculation de faire gagner, le jour même, quelques centimes à nos fonds publics ; ce progrès une fois accompli, toute animation a disparu, et les nouveaux cours ont été conservés avec d’insignifiantes fluctuations.

Le 3 pour 100 a été compensé le 1er septembre à 81.95, avec un report de fr. 06 à fr. 10. Le lendemain, jour de la liquidation des valeurs, il finissait à 82.25 ; il a oscillé depuis lors entre 82.30 et 82.15, et il reste à ce dernier cours. La hausse a été plus vive sur l’amortissable ; le cours de compensation 84.65 a été rapidement dépassé de fr. 50, et ce fonds s’est maintenu sans défaillance au-dessus de 85. Le 4 1/2 n’a pas été moins favorisé et gagne également fr. 50 sur le prix où il avait été liquidé. Cette amélioration, comme pour les deux 3 pour 100, a été immédiate ; elle était acquise dès le troisième jour du mois ; à partir de ce moment, les prix sont restés immobiles.

L’attitude des fonds étrangers a été à peu près la même : une grande fermeté et même quelque chose de plus en liquidation, ensuite une immobilité à peu près complète. A la fin de la première semaine, toutefois, se manifestait une certaine lourdeur, mais ce symptôme n’a pas persisté, et nous retrouvons les principales rentes internationales aux prix du commencement de septembre, l’Italien à 98.40, le Hongrois à 81 7/8, l’Extérieure à 68 1/4, le Portugais à 57.95, l’Unifiée à 380, le Turc à 14.55.

Aucun incident politique de quelque importance n’est venu troubler, pendant la première partie du mois, cette quiétude ou plutôt cette torpeur des marchés internationaux de spéculation et d’arbitrage. La question bulgare occupe les chancelleries plus que les Bourses du continent ; le monde financier se soucie peu de connaître par le menu les difficultés que le prince de Cobourg est destiné à rencontrer dans l’entreprise où il s’est bénévolement engagé. Ce qui est essentiel et très rassurant, c’est que l’affaire ne sortira pas, de longtemps encore au moins, du domaine de la diplomatie. De là cette fermeté générale sur les marchés du continent, fermeté qui, dans quelques semaines, si rien n’est venu déconcerter l’espoir des optimistes, pourra se changer