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UNE
ÉDUCATION D’ARTISTE
AU XVe SIECLE

LA JEUNESSE DE LÉONARD DE VINCI.

I. Charles Ravaisson-Mollien, les Écrits de Léonard de Vinci. Paris, 1881. — Id., les Manuscrits de Léonard de Vinci, 2 vol. Paris, 1881-1883.— II. Richter, The literary Works of Leonardo da Vinci, 2 vol. Londres, 1883. — III. Uzielli, Ricerche intorno a Leonardo da Vinci, 2 vol. Florence et Rome, 1872-1884. — IV. Charles Brun, Leonardo da Vinci. Leipzig, 1879. — V. Baron H. de Geymüller, les Derniers travaux sur Léonard de Vinci. Paris, 1887.

Quand on parle de Léonard de Vinci, l’idée de jeunesse est si étroitement liée à celle de ce radieux génie qu’elle semble s’étendre à toutes les parties de sa longue carrière. Si aucun maître n’a eu moins à compter avec les tâtonnemens et les déceptions de la première heure, si, dès ses débuts, il a atteint à la perfection, aucun aussi n’a moins connu les défaillances de la vieillesse. A considérer la fraîcheur de ses impressions, la vivacité de son style, son ardente curiosité et cet éternel sourire qu’il a su conserver jusqu’au bout, on dirait que Léonard a toujours eu vingt ans, de même que son rival et ennemi Michel-Ange semble avoir toujours été un sexagénaire. Léonard vieux, sombre, infirme, est aussi difficile à se représenter que Michel-Ange jeune et gai. Agé de près de soixante dix ans, il se décide d’un cœur léger à franchir les Alpes, persuadé