La nomination du général Bugeaud au gouvernement de l’Algérie fut d’abord accueillie, de l’autre côté de la Méditerranée, avec surprise, et sinon avec mécontentement, on peut dire assurément sans faveur. L’ancienne hostilité du général contre la conquête, surtout le souvenir fâcheux du traité de Tafna, ne le recommandaient pas à la sympathie des colons, et laissaient même, parmi les militaires, à l’exception de ceux qui avaient combattu sous ses ordres à la Sikak, une certaine inclination à la défiance. Instruit de cette disposition générale des esprits, le maréchal Soult, président du conseil et ministre de la guerre, se hâta d’expédier en Algérie la dépêche suivante, avec l’ordre de lui donner la plus grande publicité possible : « Le général Bugeaud ne tardera pas à partir pour