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Dans le Bachelier de Séville, M. André Laurie continue de nous représenter ces Scènes de la vie de collège dans tous les pays, dont nos lecteurs se rappelleront sans doute que nous avons loué plus d’une fois déjà l’intérêt, l’agrément et l’exactitude. Comme l’indique d’ailleurs le titre même de son nouveau volume, c’est en Espagne que M. André Laurie nous invite cette année à le suivre, à Séville, au collège Santa-Maria de los Angeles, où il nous semble que les études ne devraient guère être solides, si la guerre civile et l’insurrection militaire les entrecoupaient aussi souvent que M. Laurie nous le donnerait à croire. Mais il ne s’agissait évidemment pour lui que d’entremêler un peu de romanesque aux renseignemens très précis qu’il nous donne. C’est l’esprit, comme on sait, de la Bibliothèque d’éducation et de récréation ; et nous ne saurions pour notre part entièrement l’approuver, mais il est évident aussi que le grand nombre des lecteurs ne partage pas notre avis. Le Bachelier de Séville est illustré de nombreux dessins d’un artiste espagnol, M. Atalaya, auxquels sans doute on ne reprochera pas de manquer de couleur locale.

Voici maintenant l’Oncle Philibert, de M. S. Blandy, avec illustrations de M. Adrien Marie ; la Madone de Guido Reni, par M. Bénédict, illustrée par le même artiste ; les Jeunes filles de Quinnebasset, imitées de l’anglais ou plutôt de l’américain de M. S. May, par M. J. Lermont, et avec dessins de M. Paul Destez, amusant récit, dont la provenance transatlantique ne saurait être un instant douteuse, — ou nous serions bien attrapé. Voici encore le livre de M. P. Gouzy : Promenade d’une fillette autour d’un laboratoire, entretiens sur la physique et la chimie, qui peuvent convenir à de grandes filles et même peut-être à de grands garçons. Et voici enfin les albums que l’on sait, toujours aussi divertissans, et toujours également appropriés au goût ou aux préoccupations coutumières de leur public enfantin : Pierre et Paul ; l’Age de l’école ; Du Haut en Bas et l’Ane gris.

Aussi bien, en fait d’albums, en est-il beaucoup d’autres encore que nous devrions citer, et trois ou quatre au moins dont nous ne voulons pas finir sans avoir dit deux mots ; comme les Dernières Scènes humoristiques de R. Caldecott, à la librairie Hachette, ou, à la librairie Pion, Compères et Compagnons, texte et dessins de Mars, la Chasse à tir, texte et dessins de Crafty, et la Civilité puérile et honnête, dessins de M. Boutet de Monvel, avec un texte de « l’oncle Eugène, » dont nous ne voulons pas soulever le masque, puisqu’il a cru devoir en mettre un, mais qui nous a vraiment semblé paru un oncle très expert aux bonnes manières, et dans l’art aussi de les enseigner spirituellement.


F. B.