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POÉSIE
ÉPIGRAMMES ET BUCOLIQUES.
LE CHEVRIER.
Ô berger, ne suis pas dans cet âpre ravin
Les bonds capricieux de ce bouc indocile ;
Aux gorges du Ménale où l’été nous exile,
La nuit monte trop vite, et ton espoir est vain.
Restons ici, veux-tu ? j’ai des figues, du vin.
Nous attendrons le jour en ce sauvage asile.
Mais par le bas. Les Dieux sont partout, ô Mnasyle !
Hécate nous regarde avec son œil divin.
Ce trou d’ombre, là-bas, est l’antre où se retire
Le Démon familier des hauts lieux, le Satyre,
Peut-être il sortira si nous ne l’effrayons.
Entends-tu le pipeau qui chante sur ses lèvres ?
C’est lui ! Sa double corne accroche les rayons,
Et, vois, au clair de lune il fait danser mes chèvres !