promesses, se les attacha par la reconnaissance et l’intérêt. Tous deux parvinrent au rang de chef qu’ils transmirent à leurs enfans, dont l’histoire est intimement liée à celle de la dynastie.
La dernière descendante de John Young épousait, en 1855, le roi Kaméhaméha IV. Les descendans de Davis existent encore aux lies. L’un d’eux a épousé une parente du roi, gouvernante de l’île de Havaï ; un autre siégeait encore, il y a peu d’années, à la cour suprême.
La visite de Vancouver, en mars 1792, retarda quelque temps l’exécution des projets ambitieux de Kaméhaméha. Vancouver a laissé dans ces îles un nom respecté. Il eut la gloire, gloire rare à cette époque, de se montrer juste et bon dans ses rapports avec les Kanaques, qui vénèrent encore aujourd’hui sa mémoire comme celle de leur premier bienfaiteur. Lors de sa seconde visite, en 1793, il ramena d’Amérique un taureau, cinq vaches, des brebis et quelques béliers. Les immenses troupeaux qui paissent aujourd’hui les pâturages de l’archipel proviennent de ce présent de Vancouver. Pour protéger ces animaux et leur permettre de se reproduire, Kaméhaméha imposa un tabou qui ne fut levé qu’après plusieurs années.
Retenu à Havaï par la visite de Vancouver et par les soins qu’il donnait à l’organisation de son armée et de sa flotte, Kaméhaméha n’en suivait pas moins d’un œil attentif les événemens qui se passaient dans l’île de Mauï. Le départ de Vancouver, dont la présence leur en imposait et qu’ils savaient être trop l’ami de Kaméhaméha pour ne pas lui prêter un appui décisif en cas de lutte, enhardit ses ennemis, et Kahakili fait alliance avec Kaeo, roi de Kauaï. Ils réunissent leurs pirogues à Oahu et mettent à la voile pour Havaï. Kaméhaméha les aborde en vue d’Hilo et les force à battre en retraite ; il les poursuit et débarque à Oahu, où ses ennemis, dont de nombreux renforts ont comblé les vides et qui combattent pour leur indépendance, l’attendent de pied ferme dans la vallée de Nuuanu. Les chefs alliés avaient adossé leur armée aux rochers qui barrent en cet endroit la vallée. En face d’eux se trouvait Kaméhaméha et ses troupes, derrière eux un précipice à pic qui coupe l’île en deux parties. La lutte fut héroïque de part et d’autre. Kaméhaméha paya de sa personne et fut plusieurs fois sur le point de succomber. Il l’emporta enfin ; mais plutôt que de mettre bas les armes, les vaincus se firent tuer sur place. Cernés de toutes parts, quelques centaines de survivans se précipitèrent au bas du précipice.
Cette victoire éclatante, célèbre dans les fastes havaïens, lui livrait les îles de Mauï, de Molokaï et d’Oahu. L’île de Kauaï seule conservait encore son indépendance. La distance qui la séparait d’Havaï, les vents contraires, une mer souvent agitée, une côte de