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Page:Revue des Deux Mondes - 1888 - tome 86.djvu/791

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Les hommes qui n’ont pas été enrôlés après la première révision, et, d’une manière générale, tous ceux sur lesquels les commissions de recrutement n’ont pas pris une décision définitive lors de cette présentation, sont tenus à se présenter de nouveau aux révisions des années suivantes. La proportion des enrôlés envoyés à l’armée est sensiblement la même pour la classe de vingt ans et pour le contingent total inscrit sur les rôles. Il n’y a de différence considérable que dans la proportion des sujets ajournés et des hommes classés dans la réserve de remplacement. Après la troisième révision, les commissions ne prononcent plus d’ajournement. L’ajournement a pour but de retarder d’un ou deux ans l’admission au service des sujets trop faibles à la première révision, ou qui demandent à être affranchis du service immédiat pour des raisons de famille ou autres, dont les commissions apprécient le bien-fondé. Dans la pratique, les étudians en théologie et les membres du clergé, ainsi que le personnel de l’enseignement, sont ajournés ou classés dans la réserve de remplacement. On peut être classé dans cette réserve après avoir été ajourné deux fois ; mais la loi ne reconnaît en aucun cas l’exemption de plein droit, contraire au principe de l’obligation universelle. En somme, le contingent des hommes âgés de vingt ans ayant été de 542,843 conscrits en moyenne, pendant la période décennale de 1876 à 1885, avec un nombre total de 138,351 hommes enrôlés immédiatement et 18,666 engagés volontaires en sus, la proportion des sujets incorporés atteint réellement 28. 9 pour 100 des sujets portés sur les listes de conscription, tandis que 26.6 sont inscrits dans la réserve de remplacement.

La réserve de remplacement se partageait avant 1888 en deux classes. Dans la première étaient versés les hommes en nombre nécessaire pour mettre l’armée sur pied de guerre et pour la formation de troupes de renfort. On procédait de manière à ce que les conscrits de cinq classes fournissent le nombre d’hommes voulu pour la réserve de première classe. Ce qui dépassait ce nombre était porté dans la seconde classe, composée des sujets les plus faibles et des hommes ajournés en raison de leur position. De fait, les hommes de la réserve de seconde classe n’étaient appelés que dans des cas de besoin extrême et ne faisaient pas en réalité partie de l’armée, tandis que les réservistes de la première classe étaient obligés de passer sous les drapeaux, afin de s’exercer, une durée de 112 jours, au moins, en quatre fois. Par suite de la loi nouvelle du 11 février 1888, qui a modifié les dispositions antérieures, la réserve de remplacement ne se compose plus de deux classes distinctes. D’après le § 9

tome lxxxvi. — 1888.
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