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REVUE. — CHRONIQUE.
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du traité de commerce franco-italien, aucun progrès n’a été réalisé, les dernières propositions du cabinet Crispi étant déclarées inacceptables par notre ministère du commerce.

Les diverses catégories de rentes russes ont profité de l’apaisement qui s’est produit dans les questions relatives à l’état des affaires de l’Europe orientale. Les cours du rouble tendent à se relever lentement, et les difficultés financières n’ont plus le caractère aigu qu’elles ont présenté quelque temps. N’était la dépréciation de la monnaie de papier, la situation budgétaire de la Russie paraîtrait réellement satisfaisante et ne justifierait aucune des attaques que ne lui ont pas épargnées les journaux allemands.

L’Unifiée s’est avancée de 405 à 414. Les obligations privilégiées et domaniales sont toujours au-dessus du pair ; les négociations ayant pour objet l’émission d’un nouvel emprunt pour la conversion ou le remboursement de ces derniers titres se poursuivent en Angleterre, et semblent devoir prochainement aboutir.

Malgré les embarras persistans du Trésor ottoman, la spéculation s’est mise en tête d’améliorer les cours des valeurs turques. La rente consolidée a été portée à 14.40, les Priorités et les obligations douanes valent environ 380 et 295, la Banque ottomane s’est élevée à 515, et l’action des Tabacs à 452.

La Banque de France a reconquis le cours de 3,400 francs, et reste à 3,425. L’abaissement du taux de l’escompte n’a pas, jusqu’ici, produit l’augmentation espérée dans le montant du portefeuille. Les agitations politiques portent malheureusement aux transactions commerciales un grand préjudice, et, s’il n’y est mis promptement un terme, les plaintes deviendront beaucoup plus vives encore.

Le Crédit foncier, la Banque de Paris, le Crédit lyonnais, ont regagné à peu près, dans la seconde moitié du mois, ce que la baisse de la première quinzaine leur avait fait perdre. Les titres des autres sociétés de crédit n’ont guère été cotés qu’au comptant et ne présentent que peu de variations.

La progression a été générale sur les valeurs industrielles. Le Suez a gagné près de 20 francs à 2,135 ; les recettes des quatre premiers mois présentant une augmentation d’environ 3 millions sur la période correspondante de 1887. Le Panama est en hausse de plus de 50 francs à 335. Les porteurs de titres sont convaincus que le sénat, après la chambre, votera l’autorisation de l’émission à lots. Les obligations de toutes catégories ont suivi le mouvement de reprise des actions.

L’action du Gaz a été compensée au milieu du mois à 1,275, celle des Omnibus à 1,055. Une très vive campagne de dépréciation avait été menée contre ces deux valeurs. Elle n’a pas réussi à maintenir la compression des cours. Des rachats précipités ont relevé la première à 1,315, la seconde à 1,150.