d’objets qui le frappent et l’intéressent. Ainsi, tout en donnant satisfaction aux exigences du corps, et à peu près sans fatigue intellectuelle, seraient acquises des notions de science, de géographie, et, si on le voulait, la pratique d’une ou deux langues étrangères. Avec la transformation de la classe de philosophie, on obtiendrait d’immenses avantages pour l’instruction, et, au point de vue de l’hygiène, on réaliserait des améliorations qui auraient les conséquences les plus heureuses. Sous le rapport de la santé, tout le monde tombe d’accord que le grand air de la campagne procure un bienfait incomparable. Le visage des enfans, de pâle et étiolé par le séjour permanent dans les villes, prend, par la vie habituelle au milieu des champs, une fraîcheur qui réjouit les familles. Si l’on éloigne les collèges des grands centres dépopulation, ne va-t-on pas chagriner les personnes qui affirment hautement que la vie de famille est du meilleur effet sur le moral des enfans? il sera permis à un vieux philosophe, qui a observé la société sous ses aspects multiples, de ne point prendre de l’assertion un souci exagéré. Le moment venu de mettre l’enfant au collège est le plus souvent une satisfaction ; on va au moins être un peu débarrassé du garnement qui fait tapage dans la maison, qui n’aime guère à travailler, qui fatigue père et mère par ses exigences incessantes. On verra l’enfant chéri toutes les semaines ou tous les mois. On l’aura pendant les vacances: c’est très suffisant. Que le collège soit à Paris, aux environs de la forêt de Sénart ou des bois de Luzarches, si l’avantage pour l’instruction est énorme, la différence pour l’affection des parens n’est guère sensible. S’il y a des mères incapables de supporter la pensée de se séparer de leurs fils un seul jour, ce sentiment est trop délicat pour qu’on n’en demeure pas touché. Il est de la meilleure politique de ne jamais blesser les intérêts, les penchans, les opinions qui sont respectables et de ne chercher à convaincre que par l’exemple. Il suffirait de conserver les externats dans les villes. On installerait les collèges d’internes à la campagne, pour la plus grande joie comme pour la meilleure instruction de la jeunesse. On ne se dissimule pas les difficultés matérielles d’un tel changement. Certes, la mesure ne saurait s’effectuer qu’avec lenteur et de longues préparations. Aussi, en ce moment, ne voulons-nous réclamer qu’un essai, qu’un modèle, c’est-à-dire un lycée installé à la campagne et pourvu de professeurs animés du désir de tirer grand parti de la bonne méthode. Alors on jugerait, et le succès du modèle conduirait aux meilleures résolutions.
A l’égard des professeurs, on aurait tort de se laisser endoctriner par l’idée fausse que le séjour dans une sorte de retraite serait peu propice à l’expansion de leurs facultés. Le jeune maître