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LA
CONQUÊTE DE L’ALGERIE

LE GOUVERNEMENT DU GENERAL BUGEAUD

VI.[1]
L’INSURRECTION DE 1845. — BOU-MAZA. — SIDI-BRAHIM. — LA CHASSE A L’ÉMIR.


I

Après la bataille d’Isly, Abd-el-Kader s’était retiré sur la rive gauche de la Moulouïa, dans une région qui ne reconnaissait guère l’autorité du sultan de Maroc ; après le traité de Tanger, il s’y était enfoncé plus profondément. Un message du sultan l’y avait cependant rejoint. Puisqu’il n’avait pas cessé d’être un sujet de trouble dans ses états, Mouley-Abd-er-Rahmane lui enjoignait de licencier ses troupes, de disperser sa deïra et de venir, avec sa famille et ses amis, vivre à Fez en pieux marabout, sinon il devait quitter immédiatement le territoire de l’empire. Là-dessus, de nombreux conseils furent tenus dans la deïra. D’un avis unanime, on repoussa l’idée de se mettre à Fez sous la main du sultan ; mais où aller ? Dans le désert, selon le sentiment de Ben-Tami ? on y avait trop souffert.

Abd-el-Kader borna son déplacement à passer de la rive gauche

  1. Voyez la Revue du 15 décembre 1887, du, 15 janvier, du 15 février, du 15 mars et du 15 avril 1888.