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efforts de la spéculation, et, parmi les groupes divers de titres, celui des actions d’établissemens de crédit a été spécialement favorisé. La Banque de France, dont les bénéfices hebdomadaires n’accusent aucune augmentation, a reculé de 70 francs à 3,770, et le Crédit foncier a perdu 8.75 à 1,355. Mais la Banque de Paris est en hausse de 27.50 à 825, la Banque d’escompte de 25 francs à 525, le Crédit lyonnais de 7.50 à 605. La Société générale, le Crédit mobilier, la Banque transatlantique, la Banque franco-égyptienne, la Banque russe et française, ont conservé l’avance acquise précédemment et donnent lieu à des transactions animées. En général, on espère que les banques auront fait plus d’opérations et surtout des opérations plus fructueuses en 1888 qu’en 1887, et que cette renaissance d’activité se traduira en résultats positifs lors de la fixation des dividendes. La Lænderbank de Vienne a gagné 15 francs à 507.50.

Les actions de nos grandes compagnies deviennent aussi immobiles que leurs obligations. C’est un terrain entièrement délaissé par la spéculation. Il n’en est pas ainsi pour les actions des chemins étrangers. Les Autrichiens ont monté de 20 francs à 545, les Lombards de 22 à 240, les Nord de l’Espagne de 20 à 315, les Saragosse de 15 à 295. Les Méridionaux et les Portugais se sont tenus immobiles à 780 et 645. Les Andalous ont progressé de 32 francs à 327, les Cacerès de 5 francs à 207 fr. 50.

Il s’est produit des réalisations sur l’action de Suez au-dessus de 2,200. Les recettes sont en augmentation continue, mais on sait que le dividende ne saurait être supérieur de longtemps à 90 francs, et qu’au cours actuel du titre, ce dividende représente à peine un rendement de 3 1/2 à 3 ¾ pour 100. L’action de Panama a fléchi d’une dizaine de francs. Les obligations nouvelles à lots ont été très offertes après le tirage du 16 et au moment où était appelé le second versement de 60 francs. Des demandes ont ensuite relevé les cours, mais la perte sur le prix d’émission est encore de 35 à 60 francs. Les autres catégories d’obligations ont subi des mouvemens analogues. Le portefeuille continue à rechercher les actions du Gaz à 1,382, des voitures à 780, de la Compagnie transatlantique à 530, des Messageries à 610. Les Omnibus sont tenus à 1,120 et les Téléphones à 510. Le relèvement des tarifs a valu au Télégraphe de Paris à New-York une reprise de 25 à 30 francs de fin juillet à fin août. L’action du Canal de Corinthe, sur des nouvelles satisfaisantes concernant l’état d’avancement des travaux, a regagné 17 francs à 255. La spéculation, en France et en Angleterre, a été très ardente sur les Métaux, les Rio-Tinto et les Tharsis, que l’on a fait monter à 850, 545 et 150 sur l’excellente tenue des prix du cuivre.


Le directeur-gérant : C. BULOZ.