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Page:Revue des Deux Mondes - 1888 - tome 89.djvu/724

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financiers et votera un budget tel quel, celui de 1888, agrémenté de quelques économies apparentes dans deux ou trois départemens ministériels.

L’ébranlement, au milieu du mois, n’a pas été moins vif sur les fonds internationaux et la plupart des valeurs à revenu variable que sur nos fonds publics. Mais, contrairement à ce qui a eu lieu pour ceux-ci, la hausse, en général, a repris le dessus, et la spéculation ne paraît prête à désarmer ni à Londres ni à Berlin plus que chez nous. Tandis que notre 3 pour 100 a perdu pendant cette quinzaine 0 fr. 35 à 83.15, l’amortissable 0 fr. 55 à 86. 40, et le 4 1/2 0 fr. 65 à 105.60, l’Extérieure s’est élevée au-dessus de 76, le Hongrois au-dessus de 85, le Russe au-dessus de 86 1/2, l’Italien à 98. Il est vrai que ces cours ont été très discutés et finalement abandonnés, mais la cote des fonds étrangers n’en reste pas moins, en général, supérieure au niveau des cours de compensation du milieu de septembre.

Les liquidations de Berlin et de Londres précèdent les nôtres de quelques jours. Les haussiers sur ces deux places ont dû se soumettre cette fois à des conditions de report assez onéreuses, mais tout s’est passé sans encombre-, il n’a été signalé aucun sinistre sérieux. A Londres, les capitaux ne se portent plus vers les consolidés, qui vont devenir dans quelques mois du 2 3/4 pour 100, et qui n’ont cessé de fléchir lentement depuis la conversion. Les placemens se font en titres des emprunts de l’Inde, de l’Australie ou du Canada. Quant à la spéculation, elle se porte sur toutes les émissions nouvelles, argentines et autres, sur les chemins de fer américains et aussi sur les chemins de fer anglais. Ces derniers ont beaucoup monté. Le public a pensé que les compagnies de transports ne pourraient que bénéficier de la reprise commerciale attestée par les tableaux statistiques du commerce extérieur, les recettes des chemins de fer et les relevés des clearing-houses. Depuis le 1er septembre, les actions de la plupart des compagnies anglaises ont monté de 2 à 5 ou 6 pour 100.

Cette hausse est en grande partie un résultat indirect du succès de la conversion des consolidés, effectuée au printemps dernier, et qui devait provoquer une avance de cours sur toutes les bonnes valeurs anglaises ; mais elle est due aussi à un mouvement de spéculation dont la solidité laisse peut-être à désirer, certains acheteurs ayant dû consentir à payer 8 ou 9 pour 100 de report pour maintenir leurs engagemens à la hausse sur des titres, excellons il est vrai, mais qui, aux prix actuels, ne donnent plus un revenu supérieur à 3 5/8 ou 3 ¾ pour 100.

Le marché des chemins de fer américains a été troublé par l’annonce qu’aucune répartition de dividende n’aurait lieu, pour le semestre écoulé, sur les actions du chemin de fer de Chicago-Milwaukee and Saint-Paul. Les actions des grandes compagnies aux États-Unis sont