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Dette privilégiée. — Le capital nominal de cette dette avait été fixé, par le décret du 18 novembre 1876, à 425 millions de francs ; mais comme la loi de liquidation a autorisé l’émission de nouveaux titres de la Privilégiée pour une somme de 144 millions, le capital primitif se serait augmenté d’autant, si des amortissemens s’élevant à 11,175,000 francs ne l’avaient réduit, au 31 décembre 1887, à 557,420,000 francs. Les intérêts ont été fixés, en 1876, à 5 pour 100 du capital nominal et sont toujours restés au même taux. La dette privilégiée devait être amortie en soixante-cinq ans, mais l’amortissement a été suspendu par la convention du 18 mars 1885. Les revenus affectés au service de la dette privilégiée, par le décret du 18 novembre 1876, étaient les revenus des chemins de fer et du port d’Alexandrie, donnant une somme de 27,300,000 francs. En outre, les sommes nécessaires au service de cette dette, — intérêts et amortissemens, — restaient en tout cas « la première charge de la commission de la dette publique, » selon l’article 3 du décret du 18 novembre 1876. La loi de liquidation a affecté au paiement annuel des coupons une somme de 29,700,000 francs prise sur les revenus nets des chemins de fer, des télégraphes et du port d’Alexandrie ; elle a fixé l’amortissement à soixante-cinq ans, mais, comme pour les dettes précédentes, l’amortissement a été suspendu par la convention de 1885.

Les revenus bruts des chemins de fer, des télégraphes et du port d’Alexandrie sont évalués comme suit, pour l’exercice de 1888 :


Chemins de fer 33.333.325 fr.
Télégraphes 897.425
Port d’Alexandrie 2.434.875


Mais, les frais d’administration prélevés, il ne restera plus de ces chiffres réunis qu’une somme de 20,800,000 francs, qui sera versée comme de coutume, à la caisse chargée du paiement des coupons. L’amortissement a été suspendu par la convention du 18 mars 1885.

En 1884, les chemins de fer égyptiens parcouraient une étendue de 1,518 kilomètres. Le télégraphe y a précédé les voies ferrées.

Daïra Sanieh et daïra Khassa. — En 1876, la dette consolidée de la daïra Sanieh, ou domaine privé du khédive, était de 220,385,000 fr. Aux termes d’un contrat intervenu le 12 juillet 1877, entre MM. Goschen et Joubert, agissant pour les créanciers et le directeur de la daïra, les deux dettes ont été réunies en une seule, au même capital nominal, avec intérêts de 5 pour 100 au minimum, et à 6 pour 100 si les terres donnaient net 7 pour 100. Le 1 pour 100 de