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Page:Revue des Deux Mondes - 1889 - tome 91.djvu/485

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négociations semblaient toucher à leur terme ou se heurter à des difficultés. Le Rio-Tinto a oscillé entre les cours extrêmes de 050 à 000 et reste à 616.25 ; la Société des Métaux de 827 à 700 francs (coupons de 30 fr. détaché) et finit à 733.75. Les titres de Tharsis et de Cape Copper, moins agités, ont fléchi lentement d’une dizaine de francs, les premiers de 152.50 à 141 25, les autres de 157.50 à 146.25.

On croit, en Angleterre, que le syndicat français du cuivre est arrivé à un moment critique où il doit être reconstitué sur de nouvelles bases ou cesser toutes opérations et procéder à une liquidation désastreuse. Il est actuellement chargé de 130,000 tonnes de cuivre qui lui ont coûté en moyenne 70 livres sterling par tonne, soit 9 millions de livres sterling, dont 4 fournies par le capital originaire du syndicat et 5 par des avanças obtenues sur le stock du métal. Le syndicat serait donc au bout de ses ressources et travaillerait à la constitution d’une flanque des Métaux, qui prendrait en charge 90,000 tonnes, la Société des Métaux assumant le solde de 40,000 tonnes.

Les actions de Panama ont baissé de 127 à 105 francs, puis se sont relevées à 120 et restent à 117.50. Les obligations ont suivi les mêmes fluctuations. La situation, pour les porteurs de ces titres, loin de s’améliorer, s’aggrave par la simple prolongation du statu quo. Les administrateurs provisoires ont obtenu des entrepreneurs du Canal la continuation des travaux dans l’isthme, mais jusqu’au 15 février seulement. C’est bien peu que ce mois de répit, alors surtout que les négociations engagées jusqu’à ce jour entre les administrateurs provisoires et les grandes institutions de crédit, en vue d’assurer à la compagnie des capitaux pour les besoins immédiats, ont échoué.

Les actionnaires et obligataires s’agitent de leur côté, en vue de découvrir les moyens de tenir l’entreprise debout. Ils comptent sur le vote prochain, par le Sénat, de la nouvelle loi sur les faillites. Ils ont obtenu, le 11 courant, du président du conseil, l’assurance platonique de ses sympathies pour leurs intérêts. Mais c’est de l’argent qu’il faut ; et peut-on compter sur les résultats de la souscription, que les comités s’efforcent d’organiser, aux titres d’une Société nouvelle au capital de 25 millions de francs, qui émettrait des obligations privilégiées ?

Il est à craindre malheureusement que rien de pratique ne puisse sortir de ce cliquetis de projets incohérens, où l’enthousiasme et la bonne volonté tiennent trop de place et les capitaux trop peu. Les actionnaires sont convoqués en assemblée générale le 26 courant. Que leur sera-t-il proposé et par qui ? Si une souscription doit être ouverte, qu’elle le soit promptement, puisque dans un mois les travaux seront arrêtés dans l’isthme, si un nouveau capital n’a pas été jusque-là constitué. On annonce au dernier moment la signature d’un