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Page:Revue des Deux Mondes - 1889 - tome 91.djvu/598

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à tant de point de vue si divers. Mais pourquoi n’est-ce pas le parfum de l’encens que l’on respire dans leurs sanctuaires?

Les écoles techniques ou de l’état, à la fin de juin1874, se composaient et se composent encore de sept écoles supérieures : médecine, pharmacie, maternité, droit, polytechnique, dar-el-oloum ou école destinée spécialement à former des professeurs de langue et de grammaire arabes, école normale supérieure ; — de deux écoles spéciales : arts et métiers, et celle dite : bureau des traductions ; — De trois écoles secondaires : collège de Nasrieh, lycée de Darb-el-Gamaniz et école normale primaire; — De deux autres écoles primaires : celle de Raz-el-Tin à Alexandrie et celle de Mansourah à Mansourah.

Le nombre total des élèves pour tous ces établissemens était de 2,900 en 1881 et de 1,885 en 1886. Cette différence est due à ce que des institutions primaires encombrées de disciples hors d’âge et non payans ont été épurées. Le nombre des élèves gratuits, internes et externes, est de 56 pour 100 ; celui des externes payans n’est que de 34 pour 100. On peut juger par ces chiffres combien sont nombreux les jeunes gens qui reçoivent une instruction gratuite. Dans plusieurs écoles primaires, la rétribution scolaire se borne au paiement de la faible somme de 10 piastres tarifs, ou 1 fr. 25 par écolier et par mois. Ceci ne peut surprendre et vient à l’appui de ce qui est dit plus haut, c’est que les parens montrent une grande répugnance à faire les plus légers sacrifices pour l’instruction de leurs enfans. Il n’y a encore que bien peu de pères de famille qui tiennent à ce que leurs fils se pénètrent de ce sentiment d’indépendance qu’inspire la conscience de ne devoir leurs connaissances et leur carrière future qu’à eux-mêmes. Ce qui les disculpe, c’est qu’ils s’étaient habitués, dès la création des premières écoles par le grand réformateur Méhémet-Ali, à voir les écoliers non-seulement instruits, mais encore entretenus, défrayés de tout, et même payés par l’état ! Quoi qu’il en soit, les résultats obtenus jusqu’ici ont été tellement favorables, que l’honorable ministre de l’instruction publique, son excellence Abderrahman-Roudchy, aujourd’hui démissionnaire, a décidé d’imprimer aux études une impulsion nouvelle. En plus de l’instruction morale, il s’est préoccupé de l’éducation, qui a une importance si considérable et qui avait été jusqu’à présent à peu près délaissée; c’est cette pensée qui, l’année dernière, a fait introduire dans les programmes de l’enseignement les cours nouveaux de civilité et de morale. Il fallait encore songer à développer les forces physiques affaiblies en Orient par l’abus du tabac, des bains chauds, des divans, des siestes prolongées, et les rafales brûlantes des vents