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populaire à Vienne, aimé dans tout l’empire. Sa mort si brusque, si imprévue, ne change rien sans doute dans un état où les traditions sont si fortes, où la maison des Hapsbourg est si profondément identifiée aux destinées de l’empire ; elle n’est pas moins un deuil, une épreuve douloureuse pour l’Autriche, qui voyait dans les qualités du jeune prince les présages heureux du règne de l’avenir.


CH. DE MAZADE.


LE MOUVEMENT FINANCIER DE LA QUINZAINE

Notre marché financier a fait bonne contenance devant le résultat de l’élection du 27 janvier. La rente française ne s’était guère éloignée, depuis le commencement du mois, du cours de 83 francs. Quelques spéculateurs ont cru pouvoir vendre impunément sur un événement qui, dans leur pensée, devait provoquer, au point de vue de nos affaires intérieures, d’assez sérieuses complications, conduire à des élections générales anticipées, peut-être à des troubles dans la rue. Mais ces imprudens n’ont pas été suivis. Les petits porteurs d’inscriptions n’ont manifesté aucune alarme, et la haute banque, intéressée au maintien des prix, à cause des grandes opérations financières en cours ou en préparation, a enrayé tout mouvement de recul. La rente française reste donc très ferme à 82.90, et la liquidation ne paraît devoir, d’une manière générale, présenter aucune difficulté.

Sur un point cependant, elle donnera lieu à de grosses différences. Il y a quinze jours, nous signalions ici les embarras devant lesquels se trouvait le syndicat du cuivre, à cause de l’accroissement constant des stocks du métal à Londres et à Paris. On a expliqué, il est vrai, cet accroissement par le fait que, depuis la hausse si brusque des prix à la fin de 1887, la consommation a été alimentée en partie par tout ce que le commerce des métaux a pu ramasser de vieux cuivre, non compris dans les stocks connus, et qu’ainsi le syndicat a dû se charger d’une fraction importante de la production nouvelle de cuivre par les compagnies en exploitation dans le monde entier. La consommation n’aurait donc nullement diminué comme on le pensait, et toutes les réserves de vieux cuivre étant aujourd’hui épuisées, c’est au syndicat seul qu’elle devrait désormais adresser ses demandes. Quoi qu’il en soit de cette explication, la spéculation si fortement engagée à la