Tout va donc par sauts et par bonds dans notre pauvre monde politique français. On flotte dans les incohérences et les contradictions,
passant de la panique aux jactances. On se venge d’un mécompte de
scrutin, d’une popularité importune par les procédés des gouvernemens dans l’embarras et des dominations effarées. La dernière chose
dont on se préoccupe, c’est de garder un peu de sang-froid devant les
incidens qui se succèdent, c’est d’opposer à des manifestations qui
peuvent sans doute être menaçantes la fermeté d’une politique clairvoyante, réfléchie et sensée. Bien au contraire : loin de reconnaître
virilement la vérité des faits et de sonder sans faiblesse une situation
certainement épineuse, on se jette dans les divagations et les déclamations ; on se met à la recherche des expédiens et des palliatifs qui
ne remédient à rien, qui ne servent qu’à déguiser la confusion des
idées, le trouble des résolutions, la pauvreté de l’empirisme de parti.
Qu’est-ce donc que cette dernière élection de Paris, qui est devenue l’unique et irritante obsession des esprits, qui est l’explication de tout ce qui se fait depuis quelques jours ? Elle n’a d’autre signification et d’autre importance que celles qu’on s’est exposé à lui donner en engageant à toute outrance, sans nécessité et sans raison, une partie qu’on croyait gagner et qu’on a perdue. Par le fait, elle ne change rien, elle n’a et elle ne pouvait avoir aucun résultat immédiat. La constitution existe encore. M. le président de la république n’a pas,