les mesures micrométriques des positions stellaires, ils serviront encore à contrôler les déformations de la couche de gélatine. On sait que, pour le collodion, le retrait et les déformations de l’image qu’il entraîne peuvent atteindre une grandeur très sensible ; il n’en est plus de même pour la gélatine, qui adhère plus fortement au verre. C’est du moins ce qui résulte des comparaisons micrométriques d’un réseau original et de plusieurs copies photographiques, que M. Scheiner a récemment entreprises ; mais on ne peut répondre de l’invariabilité des clichés dans chaque cas particulier, sans une vérification spéciale ; il faut notamment s’attendre à des déformations lorsque les copies ont été exécutées avec un faisceau de lumière légèrement convergente.
L’avantage vraiment inappréciable de cette intervention de la photochimie dans les procédés de l’astronomie pratique, c’est qu’en transportant, pour ainsi dire, une image authentique du firmament dans le cabinet de travail de l’astronome, elle l’affranchit des obstacles sans nombre qui ont si longtemps entravé les recherches les plus délicates : frais de création et d’entretien d’un observatoire, manœuvre difficile des grands instruirions, veilles fatigantes, brouillards ou nuages qui empêchent si souvent les observations, nécessité de changer d’hémisphère pour étudier certaines constellations, etc. Armé d’un simple micromètre, il pourra désormais explorer des collections de clichés photographiques, formées à quelques années d’intervalle, et faire au coin de son feu des découvertes qui autrefois demandaient de longues luttes, continuées pendant plusieurs générations, contre l’inclémence capricieuse du ciel.
Bien des travaux célèbres se présentent à l’esprit qui ont coûté autrefois de longs efforts que nous n’aurons plus à renouveler. Ce sont d’abord les jauges ou dénombremens d’étoiles que William Herschel entreprenait, il y a cent ans, avec son télescope de 20 pieds, d’après un plan tracé par Wright. On sait que, partant de l’hypothèse d’un espacement à peu près uniforme des astres, il admit longtemps que la richesse relative d’une région indiquait la profondeur des cieux dans la direction considérée, ce qui devait le conduire à attribuer à l’univers visible une structure passablement invraisemblable. Plus tard, il changea de méthode, et se mit à sonder les espaces célestes avec des télescopes de plus en plus puissans, en prenant dès lors pour critérium des distances la résolubilité des amas ou groupes d’étoiles. Les deux méthodes ont le tort de confondre avec des effets de perspective les inégalités de