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Cette communication, succédant enfin à un si long silence sur leur triste destinée, a rendu quelque courage aux porteurs d’actions en leur faisant espérer que la liquidation les ferait rentrer dans une partie au moins de leur capital et que tout n’était pas irrémédiablement perdu.

Une instruction est dès maintenant ouverte contre les administrateurs, en même temps qu’une enquête a été ordonnée sur l’organisation et les opérations du syndicat des métaux.

C’est au moment où régnaient les impressions les plus sombres sur l’état du marché et sur les conséquences possibles de la crise du cuivre que la maison Rothschild a lancé le prospectus officiel de la souscription publique, pour le 29 mars, à l’emprunt russe 4 pour 100 or de 700 millions de francs, destiné à la conversion ou au remboursement d’anciens emprunts 5 pour 100.

Cette annonce a produit un effet de diversion salutaire aux préoccupations du monde financier. La rente française s’est relevée de 85.30 à 86, pour revenir, il est vrai, à 85.50. Le 4 pour 100 russe 1880 a été porté de 91 1/4 à 93 francs, le Hongrois de 84 3/4 à 86 3/4, l’Extérieure de 74 1/2 à 75 1/2, l’Unifiée égyptienne de 437.50 à 455, l’Italien de 95.60 à 96.40, le Turc de 15.07 à 15.37. La hausse des fonds étrangers a été plus importante que celle de nos fonds publics, et s’est, de plus, maintenue en liquidation.

L’obligation douane a été portée de 350 à 358, la Banque ottomane de 535 à 552, le 5 pour 100 hellénique de 440 à 450, la Banque des pays autrichiens de 485 à 500.

La réaction s’est accentuée encore sur les actions des Compagnies productrices du cuivre. Le Rio-Tinto est à 286 après 317.50, le Cape-Copper à 80 après 90. Le Tharsis s’est tenu à 100 francs.

Le concours donné par la Banque de France au Comptoir d’escompte et les réescomptes de papier qui ont suivi la crise ont eu pour résultat une augmentation considérable du portefeuille de cet établissement. De là, en prévision de bénéfices hebdomadaires plus élevés, la hausse de l’action de 3,675 à 3, 870. Le Crédit foncier a été très vivement attaqué et perd 50 francs ; la Banque de Paris a baissé encore, depuis le milieu du mois, de 45 francs, le Crédit lyonnais de 5 francs seulement.

Les actions de nos chemins, le Suez, le Gaz, les chemins étrangers, les voitures et la Transatlantique sont à peu près restés indemnes des effets de la crise. Les démêlés de la Compagnie des omnibus avec le conseil municipal ont valu à l’action une baisse de 50 francs, de 1,220 à 1,170.


Le directeur-gérant : CH. BULOZ.