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Page:Revue des Deux Mondes - 1889 - tome 94.djvu/961

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Calme complet sur le 4 pour 100 hongrois à 84 3/8. Depuis le 12 courant figure à notre cote officielle le 4 1/2 pour 100 or hongrois 1889, garanti par les chemins de fer de l’État et émis au printemps dernier pour un capital de 182 millions de florins ou 455 millions de francs, jouissance courante 1er août 1889. Les valeurs de chemins de fer austro-hongroises ont été assez bien tenues : les Autrichiens en hausse d’une dizaine de francs ; les Lombards immobiles à 255.

Les désordres qui se sont produits en Crète vont obliger le gouvernement turc à faire des dépenses assez considérables d’armement. Les fonds ottomans, malgré cette perspective, se sont assez bien tenus et ont même légèrement progressé.

L’obligation unifiée d’Egypte n’a pas profité de la victoire, si pompeusement célébrée en Angleterre, du général Grenfell sur quelques milliers de derviches affamés. Les fonds helléniques sont fermes, la Grèce ne paraissant point disposée à fomenter l’insurrection crétoise.

L’Extérieure a été portée à 73 1/2, sur la confirmation des pourparlers engagés entre la Banque d’Espagne et le groupe financier de la Banque de Paris, relativement à un prêt de 50 millions à consentir à l’établissement de Madrid sur nantissement de rente à pour 100 amortissable. Déjà à la fin de juillet cette même nouvelle avait produit un relèvement de l’Extérieure de 72 aux environs de 73.

L’Italien a de nouveau baissé, après une reprise éphémère à 93.30. Nous le laissons à 92.75. Cette faiblesse n’est pas due principalement à l’incident de frontière signalé il y a quelques jours par le télégraphe et qui est sans importance. Mais la situation financière du royaume ne fait qu’empirer, et les portefeuilles français continuent à se débarrasser de la rente italienne qui s’y était jadis accumulée. A Rome, toutes les valeurs locales sont en réaction depuis le commencement du mois, notamment la Banque romaine, l’Immobilière, la Banque générale, les Eaux Marcia, le Gaz, etc. A Turin, la crise immobilière s’accentue.

Le gouvernement de Rome s’est efforcé de faire croire que la baisse du 4.34 pour 100 d’Italie était due à des rumeurs mal fondées qui auraient été répandues à Paris, par exemple au bruit que le ministre du trésor aurait jeté sur le marché français la rente restée à sa disposition par suite de l’abolition de la caisse des pensions. Ce sont là des explications qui ne peuvent tromper personne. On ne sait que trop que M. Crispi, par sa politique antifrançaise, a jeté son pays dans une perturbation profonde où son ancienne prospérité financière risque de sombrer. Si le marché allemand, qui porte tout le fardeau des derniers emprunts indirects de l’Italie, ne soutenait avec ténacité les cours de la rente, le prix de 93 serait depuis longtemps déjà perdu.

Les fonds argentins sont fermes, en dépit de la cote de l’agio, 74 pour 100, et de l’aggravation de la crise monétaire à Buenos-Ayres.