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LA
JEUNESSE DE BEETHOVEN

J. Von Wasielewski, Ludwig van Beethoven, 1 vol. Berlin. 1888.

Si l’Allemagne a trop longtemps dédaigné ses vieux peintres, elle n’a, en revanche, jamais cessé d’honorer la mémoire de ses musiciens. Bach et Hæendel, Haydn et Mozart ont reçu leur tribut de monumens, de fêtes commémoratives, d’études biographiques et critiques. Entre tous, pourtant, Beethoven a été le mieux traité : sans parler des statues qui lui ont été élevées et des solennités qu’ont occasionnées les fréquentes translations de ses cendres, il a eu, pour rendre hommage à son génie, toute une bibliothèque d’ouvrages excellens. Nohl a publié ce qu’il a pu recueillir de sa correspondance ; Wegeler et Schindler, le compagnon de ses premières et celui de ses dernières années, ont raconté de leur mieux le détail de ses actions ; Lenz, Marx, Oulibischeff ont commenté sa musique ; Nottebohm a patiemment essayé de reconstituer, à l’aide des notes et des brouillons, l’histoire de chacune de ses œuvres. Un Américain, M. W. A. Thayer, s’est fixé tout exprès en Allemagne pour amasser les élémens d’une biographie minutieuse et complète, dont il fait paraître un volume tous les dix ou quinze ans. Enfui, — pour omettre une infinité d’ouvrages moins importans, — un érudit dont les travaux sur l’histoire de la musique instrumentale font désormais autorité, M. de Wasielewski, vient d’écrire une étude d’ensemble sur la vie et