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L'ASIE
A
L'EXPOSITION UNIVERSELLE


I

Exactes au rendez-vous donné par la France, l’Europe et la vieille Asie, la jeune Amérique et l’Océanie sont venues dresser sur les bords de la Seine leurs palais regorgeant de richesses, leurs villages et leurs tentes de nomades. Palais d’un jour, villages improvisés comme ceux que Potemkin édifiait sur le passage de sa royale maîtresse, mais d’un grand et puissant effet, éblouissant l’œil, impressionnant l’imagination, transportant le spectateur dans un monde féerique et lointain, aux rives du Gange sacré et de l’Amazone, reine des fleuves.

Elles ont rivalisé de luxe et de goût, et la grande capitale ne leur ménage ni l’admiration reconnaissante ni le sympathique accueil. Fière du résultat de son colossal effort, la France laborieuse et travailleuse salue ces étrangers d’hier, ses hôtes d’aujourd’hui. A leur coopération cordiale est dû, dans une large mesure, l’étonnant succès de sa gigantesque Exposition, ce succès, qui, dès le premier jour, dépassant toute attente, grandit encore, empruntant les mille voix de la renommée, réduisant les détracteurs au silence, entraînant les hésitans ; succès répercuté par l’écho de la presse en tous pays, éveillant au loin les plus paresseuses curiosités et faisant affluer dans nos murs les représentans de cent races diverses.