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L’EXPÉDITION D’ÉGYPTE

FRAGMENT DES MÉMOIRES MILITAIRES DU COLONEL VIGO ROUSSILLON (1793-1837)

DERNIÈRE PARTIE[1].


III

Ainsi que nous l’avons dit, l’une des causes déterminantes de l’expédition de Syrie avait été l’avis, reçu par le général en chef, que les Turcs, soutenus par les Anglais, avaient réuni deux armées, l’une à Rhodes, l’autre en Palestine. Celle-ci avait été détruite à la bataille du Mont-Thabor.

Le général en chef avait dit à l’armée, dans un ordre du jour qu’il lui avait adressé à son retour de Syrie, « qu’en restant quelques jours de plus devant Acre, il eût pu prendre le pacha dans son palais, mais que la saison des débarquemens l’avait rappelé en Égypte. »

Cette allégation risquée n’avait trompé personne. Cependant, on pouvait soutenir que le but de l’expédition de Syrie avait été atteint, en partie, par la prise de Jaffa. En effet, en détruisant les grands magasins qui y avaient été préparés par les Turcs, on avait

  1. Voyez la Revue du 1er août.