Aller au contenu

Page:Revue des Deux Mondes - 1890 - tome 100.djvu/853

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

NI DIEU NI MAITRE. 847 PIERRE. Exactement !.. Et votre M. X.. ? Contez-moi la fin de l’histoire. BENOIT. Si vous y tenez... Eh bien ! tandis que le malheureux me parlait, j’observais ses yeux. Je fus frappé non-seulement de l’intensité singulière, de la profondeur et de la clarté de son regard, mais... (pierre fait un mouvement pour tourner la tête du côté de la glace qui est au-dessus de la cheminée.) Vous cherchez quelque chose ? PIERRE. Non, rien... continuez donc, je vous en prie. BENOIT. Oh! mon Dieu, vous avez deviné le reste... Deux jours après, les premières douleurs fulgurantes se manifestaient dans les jam- bes. Il n’y avait plus de doute possible : la maladie était déclarée. PIERRE. Ah !.. Combien de temps s’était écoulé entre la première crise et l’apparition des douleurs ? BENOIT. Cinq ou six semaines, à peu près... je ne me rappelle plus exac- tement. PIERRE. Cela s’est passé... quand? BENOIT. Il y a trois ans. PIERRE. Et M. X.., qu’est-il devenu? BENOIT. Il est mort. PIERRE. Quand cela? BENOIT. Il y a six mois. PIERRE. Ainsi, le mal une fois déclaré, il a vécu deux ans et demi encore, n’est-ce pas ?