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LA
CRITIQUE ET l’HISTOIRE
DANS UNE VIE DE JÉSUS-CHRIST[1]

Jésus-Christ est le grand nom de l’histoire. Il en est d’autres pour lesquels on meurt : il est le seul qu’on adore à travers tous les peuples, toutes les races, tous les temps.

Celui qui le porte est connu de la terre entière. Jusque chez les sauvages, dans les tribus dégénérées de l’espèce humaine, des apôtres, sans se lasser jamais, viennent annoncer qu’il est mort sur une croix; et le rebut de l’humanité peut être sauvé en l’aimant. Les indifférens, dans le monde moderne, reconnaissent que nul n’a été meilleur pour les petits et les misérables.

Les plus glorieux génies du passé seraient oubliés si des monumens, — palais, obélisques ou tombeaux, — si des témoignages écrits, — papyrus ou parchemins, briques, stèles ou médailles, — — ne nous en avaient gardé quelque souvenir. Jésus se survit dans

  1. En détachant les pages qui suivent d’un livre qui doit prochainement paraître à la librairie Plon, la Revue n’a point entendu prendre parti dans la question, et elle laisse à l’auteur toute la responsabilité de ses argumens comme de ses conclusions. Mais, si l’on connaît peut-être assez les résultats de la critique et de l’exégèse contemporaines, tant allemande que française, il a paru qu’il était bon de connaître aussi les raisons qu’y oppose la foi, quand elle consent à sortir du sanctuaire pour nous produire publiquement ses titres. Ce serait manquer de libéralisme, et bien plus encore de confiance dans le pouvoir de la vérité, que d’en paraître alors redouter l’exposition. Ajoutons qu’on ne trouvera pas dans le travail du père Didon un mot qui puisse blesser, irriter, ou froisser personne; et c’est pourquoi nous ne doutons pas que nos lecteurs, quelle que soit leur manière de penser, ne nous sachent gré de l’avoir imprimé. (N. d. l. R.]