La nomination du successeur de d’Argenson ne suivit pas immédiatement sa disgrâce et, de fait, le choix présentait de sérieuses difficultés[1]. Plusieurs noms étaient prononcés ; aucun ne paraissait remplir les conditions convenables. Chauvelin, le plus capable peut-être, ou du moins réputé tel, s’était perdu à jamais dans l’esprit du roi, pour lui avoir reproché, avec trop peu de ménagement, sa condescendance aux volontés du cardinal de Fleury. — « Il m’est insupportable, disait Louis XV, je ne puis le souffrir. » — Faire revenir d’ailleurs un politique disgracié de l’exil où il languissait pour le porter au ministère, c’eût été trop humilier la dignité royale. On parla de Chavigny, de Saint-Sévérin, le dernier ministre à Francfort ; mais l’un semblait d’une extraction trop peu relevée ;
- ↑ Voir, sur les causes et les circonstances de la disgrâce du marquis d’Argenson, la Revue du 1er mai.