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Page:Revue des Deux Mondes - 1890 - tome 97.djvu/454

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juriste international, sont chargés de préparer et de rédiger le texte des résolutions à soumettre au congrès. John J. Bliss. y représente les intérêts de l’état et de la ville de New-York ; J. Hanson, l’un des rois, du coton, ceux de la Géorgie et des états cotonniers ; Jefferson. Coolidge, du Massachusetts, les filatures. Clément, Studebaker, de l’Indiana, personnifie les grands intérêts agricoles de l’ouest ; William-Henry Trescott, de la Caroline du Sud, et John R. Pitkin, de la Louisiane, ont charge des intérêts maritimes ; enfin Morris M. Estee représente, ceux des états du Pacifique. Tous ces hommes, puissamment riches, au courant des ressources et des besoins de la population au milieu de laquelle ils vivent, au courant des questions à traiter et des pays avec lesquels ils ont à négocier, en communion de vues et d’idées avec le politique habile qui les dirige, lui apportent uni concours individuel et collectif dont on ne saurait trop estimer la valeur.

Au-dessous de ces délégués officiels, mais à côté d’eux, par l’importance du rôle qu’ils sont appelés à jouer, par l’influence qu’ils sont destinés à exercer : une association de capitalistes et de négocians ; association toute volontaire, en apparence d’initiative spontanée ; en réalité, officieuse. Elle a pour tâche d’élucider et de préparer l’étude des questions, de centraliser les faits et les documens, de dresser les statistiques ; puis aussi, et surtout, d’offrir aux délégués étrangers une hospitalité digne de la grande république, de les accueillir et de les renseigner. Ici encore, un groupe de millionnaires puissans, tous prêts à dépenser sans compter, appréciant à leur prix les séductions d’un somptueux confort, d’une table recherchée, d’un luxe intelligent. Dans cette organisation savante rien qui rappelle les solennités d’apparat, les réceptions et la pompe officielle d’un congrès en Europe. Une réunion d’hommes d’affaires discutant et traitant avec une démocratique simplicité, de grands intérêts, mais représentans d’une démocratie suant l’argent par tous les pores, plus riche, que ne le fut aucune aristocratie et mieux qu’aucune excellant dans l’art de ne faire que de rémunératives dépenses. Démocratie moderne et hautaine, oublieuse de son point de départ et des primitives vertus, auxquelles elle a dû de s’élever si haut, mais gardant au cœur, le culte de ses institutions, la foi dans l’avenir et dans sa mission providentielle de faire des États-Unis l’état modèle, la première nation, du monde.

Tout cela s’incarne dans ; l’homme aujourd’hui au, pouvoir, qu’obsède son idée et qui, se croit à la veille de réaliser ses projets. Ni les encouragemens ne lui manquent, ni les concours ne lui font défaut. Un grand parti le soutient, et ses adversaires politiques eux-mêmes, séduits par les brillantes perspectives qu’il fait luire à leurs yeux, n’ont garde, sur ce point, d’entraver ses efforts. On sait ce