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importante introduite dans les arrangemens existant entre l’Etat brésilien et cet établissement.

Le contrat du mois d’octobre dernier, visant le retrait du papier-monnaie brésilien et son remplacement par des billets de la Banque nationale, remboursables à vue et en or, supposait le maintien du change au pair. Depuis la révolution, le change a fortement baissé, et la Banque a dû interrompre l’exécution de son contrat, en même temps qu’elle suspendait toute émission de ses propres billets. Le commerce se plaignit alors du défaut de circulation fiduciaire, et le ministre des finances crut trouver un remède à la situation dans la création de banques régionales investies du droit d’émettre des billets contre dépôts de fonds publics dans une proportion déterminée. Mais ce système fonctionnant péniblement, le ministre des finances on revint à l’exécution du contrat d’octobre, pour laquelle il associa la Banque du Brésil à la Banque nationale, et décréta en outre que les billets émis par ces deux banques auraient cours forcé, bien que couverts par une encaisse or pour moitié au moins de l’émission et garantis par le capital de l’une et de l’autre banque.

Le Crédit lyonnais s’est maintenu à 727.50, ainsi que la Banque d’escompte à 517.50. Le Crédit mobilier a été porté de 462.50 à 475. Le Comptoir national d’escompte a fléchi de 625 à 600 et s’est relevé à 615, après détachement d’un dividende de 4 francs et admission à la cote des 80,000 actions nouvelles.

L’assemblée générale des actionnaires de la Banque des Pays-Autrichiens est convoquée pour le 31 mars. La crise passagère qui, pendant les premiers jours du mois, a si fortement secoué les places de Vienne et de Berlin, a fait fléchir les titres de cette banque de 535 au-dessous de 500 francs, et ceux du Crédit Foncier d’Autriche aux environs de 960 francs. Une reprise s’est déjà produite, et ces deux établissemens, où d’importans intérêts français sont engagés, conservent une situation très prospère. Les cours du mois dernier seront aisément atteints de nouveau.

La Banque ottomane est sortie de sa longue immobilité, l’opinion publique l’associant aux projets de conversion dont il a été fait mention plus haut. On ne compte cependant point pour 1889 sur un dividende supérieur à 12 fr. 50.

Un vif mouvement de hausse s’est dessiné sur les actions de nos grandes compagnies de chemins de fer. Le Lyon s’est avancé de 23 francs à 1,408, le Nord et l’Est de 15 francs à 1,785 et 845, le Midi et l’Orléans de 10 francs à 1,215 et 1,420.


Le directeur-gérant : C. BULOZ.