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ETUDES DIPLOMATIQUES

FIN DU MINISTERE DU MARQUIS D'ARGENSON

VII.[1]
CONFÉRENCE DE BREDA. — DISGRACE DU MARQUIS.


I

La joie que le marquis d’Argenson éprouvait du second mariage du Dauphin (dont il attribuait la conclusion à son influence) fut encore accrue par la désignation de l’ambassade extraordinaire qui dut aller chercher à Dresde la princesse fiancée. L’envoyé choisi par le roi fut le duc de Richelieu, qui avait déjà fait preuve, dans une circonstance analogue, de l’éclat qu’il savait donner à des missions de parade. D’Argenson était lié avec le duc (on le savait) par une illustre amitié qui leur était commune, celle de Voltaire. En adjoignant à son ami son propre fils, le jeune marquis de Paulmy, comme secrétaire, il avait sans doute l’intention d’attester que l’alliance était bien son œuvre et que c’était à lui qu’en devaient revenir la reconnaissance et l’honneur. Il tint également à régler

  1. Voyez la Revue du 15 novembre et du 15 décembre 1889, du 1er janvier, du 15 février, du 15 mars et du 1er avril 1890.