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jeune homme ne peut être inscrit comme élève de l’Institut central, s’il n’est muni du certificat de maturité, qui est en Suède l’équivalent de notre baccalauréat. Pour les jeunes filles, on exige une sanction scolaire équivalente, le brevet supérieur.

Une fois inscrits aux cours de l’Institut central, les élèves des deux sexes suivent une direction tout autre que celle de nos établissemens français. On ne néglige pas, sans doute, de fortifier leurs muscles, et de développer leurs aptitudes physiques à l’aide des exercices auxquels ils sont astreints ; mais ce n’est pas le but cherché. On s’applique surtout à les initier à l’esprit de la gymnastique, à leur en faire saisir les effets physiologiques et à leur faire discerner la manière la plus profitable de l’appliquer, suivant les cas et les sujets. Les cours théoriques ont une grande importance et sont faits par des hommes dont nous avons déjà signalé la valeur. Ces cours comportent, de la part des auditeurs, une application intellectuelle qui égale, au moins, le travail physique de leurs leçons pratiques. Sur les six heures que durent chaque jour les leçons de l’Institut, trois heures sont prises par la partie qu’on peut appeler « scientifique » de l’enseignement. Avant d’apprendre à mettre en exercice les différens rouages de la machine humaine, on en étudie la structure et le fonctionnement naturel. L’anatomie et la physiologie tiennent une grande place dans l’enseignement de l’Institut central. Mais on ne se borne pas à l’étude de l’organisme sain : on donne encore aux élèves une notion assez complète des maladies internes et externes auxquelles ils seront appelés plus tard à appliquer le traitement gymnastique. Trois docteurs en médecine sont chargés de cet enseignement, qui est, à peu de chose près, aussi complet que celui de nos « officiers de santé. » Des livres d’anatomie, de physiologie, et de pathologie se trouvent entre les mains des élèves gymnastes, qui sont, en outre, munis d’un livre spécial, dont malheureusement la traduction n’est pas faite dans notre langue, un traité de gymnastique médicale, où sont exposés le mécanisme, l’application et les effets curatifs des divers mouvemens qu’ils doivent appliquer aux malades, sous la direction du médecin.

Trois heures au moins, chaque jour, sont consacrées à ce qu’on peut appeler, sans trop d’emphase, la partie scientifique de l’enseignement. Des cours de pédagogie et d’art militaire s’ajoutent, pour les élèves hommes, à l’enseignement des sciences médicales. Il va de soi que, pour les élèves femmes, l’enseignement militaire est supprimé aussi bien en théorie qu’en pratique ; mais la pédagogie tient une grande place dans leurs études, aussi bien que l’art médical. Les notions scientifiques qui sont données aux élèves