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Page:Revue des Deux Mondes - 1891 - tome 104.djvu/827

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pendant que le gymnaste opposant lutte contre cet effort. Si l’opposition se fait simplement, en appliquant la main dans le dos et en luttant, par une poussée en avant, contre l’effort qui reporte le tronc en arrière, la résistance de l’opposant sera nécessairement très faible ; car la force des bras d’un homme très vigoureux est inférieure à la force des reins d’un homme de vigueur moyenne. Dans ce mode d’exécution, tout l’avantage sera du côté de l’homme qui exécute le mouvement ; il vaincra aisément la résistance de l’opposant, sans avoir besoin de faire appel à toute la force des muscles mis en jeu : le mouvement sera a faible. » Veut-on solliciter dans les mêmes muscles un effort considérable ? Les gymnastes changent alors d’attitude. L’un d’eux, celui que nous appelons, pour la clarté de l’exposition, le gymnaste agissant, se tient debout derrière une barre de bois placée à la hauteur des hanches, pendant que le gymnaste opposant s’assied de l’autre côté de la barre, sur laquelle il arc-boute le pied. Si, gardant leur attitude respective, les deux gymnastes se saisissent par la main, et que le gymnaste « agissant, » après s’être laissé attirer en avant jusqu’à flexion du tronc à angle droit, cherche ensuite à se redresser en portant le corps en arrière, on comprend combien les conditions dans lesquelles la résistance lui sera faite diffèrent de celles de tout à l’heure. Le gymnaste résistant, solidement arc-bouté sur la barre où il appuie le pied, agit dans des conditions plus favorables que son antagoniste et peut lutter avantageusement contre lui, fût-il notablement moins vigoureux ; il peut lui imposer un effort, allant, s’il le juge utile, jusqu’au bout des forces du groupe musculaire mis en action : le mouvement sera « très fort. » En veut-on un plus fort encore, un dans lequel le groupe musculaire que nous supposons mis en jeu devra faire un effort considérable pour vaincre une opposition des plus faibles ? Le patient se couche à plat ventre sur une banquette horizontale, dans une position telle que le bord de cette banquette ne dépasse pas la crête de ses hanches. Un aide fixe les jambes de façon à empêcher la chute en avant ; et le tronc, s’abandonnant à la pesanteur, se fléchit vers le sol. Si, à ce moment, les muscles dorsaux sont vigoureusement mis en action, le corps se redressera et pourra se replacer dans la position horizontale ; mais on comprend au prix de quel effort, puisqu’il faudra lutter, dans une attitude très défavorable, contre la pesanteur qui le sollicite à retomber dans la flexion vers le sol. Il suffira, dans cette attitude, de la plus petite résistance exercée soit sur la tête, soit sur les reins, pour obliger le patient qui se relève à un effort véritablement athlétique.

Une foule de procédés aussi simples qu’ingénieux, et conçus