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MODERNE DEUXIEME PARTIE II, M™’ de Lozanges, heureusement pour elle, entrait dans le coup de feu des répétitions. Ce lui fut une diversion précieuse. Car elle était fort tiraillée par des impressions contradictoires : dépitée et satisfaite, embarrassée et résolue, sûre d’elle-même et doutant de ses propres sentimens, mais surtout partagée entre sa bonne volonté pour Fred et sa sincère affection pour Marie-Ève. — D’ailleurs, elle éprouvait, au sujet de la jeune fille, plus de regret que de remords proprement dit, sentant bien qu’elle avait cédé à quelque chose d’irraisonné, et pouvant se rendre cette justice qu’elle- n’avait point été coquette de parti-pris. Ce n’était pas une petite besogne que de mettre sur pied, même entre deux paravens, une pièce de Paul Lamarre. Et la besogne était d’autant plus ardue que le jeune auteur incongru attachait, comme- tous ses pareils, une importance capitale au moindre, au plus infime détail. Il avait, à la vérité, d’assez bonne grâce, passé con- damnation sur quelques imperfections de mise en scène, vu la difficulté de réaliser une cour de ferme dans un salon ou de trans- lormer un salon en cour de ferme; mais, s’il renonçait à l’exacti- tude minutieuse de la mise en scène, il entendait se rattraper sur (1) Voyez la Revue du 15 mai.