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sculpteurs sur pierre et sur bois, dessinateurs pour charpentes et constructions mécaniques.

En Angleterre, le type le plus répandu est celui des écoles complémentaires d’apprentissage. Ce sont, en réalité, les seules qui rendent des services aux industries nationales. L’enseignement y est fort sévère et d’un degré déjà supérieur. Pour y entrer, et afin d’en suivre les cours avec profit, il est recommandé aux élèves de connaître les premiers élémens d’art et de science. On y trouve des laboratoires et des ateliers puissamment outillés. Dans les grands centres d’industries spéciales, on a même pris soin de spécialiser l’enseignement, en vue du perfectionnement de l’instruction théorique et pratique des ouvriers et des apprentis de cette industrie. Ainsi, au Birmingham and Midland institute, on trouve une véritable école de métallurgie, avec fours, etc. ; à Bradford, il y a une école technique du soir, consacrée à l’industrie de la draperie ; à Manchester, une école de filature et de tissage pour le coton ; à Glascow, une école du génie naval. Il existe, en outre, en Angleterre, et dans chacune de ses villes, des écoles du soir, où l’on apprend le dessin, la peinture, la sculpture et le modelage aux ouvriers et aux apprentis appartenant à des industries dans lesquelles l’art joue un rôle très grand.

Les écoles du soir, que fréquentent exclusivement des apprentis et des ouvriers, tirent de cette sorte de fusion avec des écoles de jour, qui sont de véritables universités industrielles, un relief particulier. Ce ne sont plus des écoles philanthropiques, recueillant des hommes jeunes ou vieux, intellectuellement délaissés, mais des institutions haut classées, sans caractère d’assistance publique, et auxquelles, — contre argent, qu’on le remarque, — on vient demander de l’instruction. C’est de l’égalité pratique, autrement sérieuse que celle qui se borne à ciseler le mot « égalité » sur le fronton d’un édifice public, voire même sur la porte de l’Institut.


II. — ÉCOLES SPÉCIALES PROFESSIONNELLES, ÉCOLES DES ARTS DÉCORATIFS.

Nous touchons aux véritables écoles supérieures d’industrie, destinées, par nos concurrens, à former des contremaîtres, des employés et des patrons. Il en est cinq principales en Allemagne qui sont : l’école de tissage de Crefeld, l’école technique du métal à Iserlohn, l’école des mineurs de Bochum, l’école de quincaillerie de Remscheid, l’école de l’industrie de la laine à Aix-la-Chapelle.

En Suisse, deux : l’école de tissage de Zurich, l’école de broderies