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LA
GUERRE CIVILE AU CHILI


I.

Le Chili, comme on le sait, est un des pays de l’Amérique qui secouèrent, au commencement du siècle, le joug de l’Espagne. Les luttes de l’indépendance passées, le Chili, comme les autres colonies, s’efforça de se donner une constitution politique. Après quelques essais, on arriva en 1833 à la constitution avec laquelle les Chiliens se sont gouvernés jusqu’à présent. D’après cette constitution, modifiée postérieurement, le pouvoir législatif se compose : 1° d’une chambre des députés, élue par le suffrage universel direct et renouvelable intégralement tous les trois ans; et 2° d’un sénat également élu par le suffrage universel direct et renouvelable par moitié aux mêmes périodes que la chambre. Le droit de suffrage appartient à tous les Chiliens âgés de vingt et un ans qui savent lire et écrire. Les membres du parlement n’ont aucune indemnité, et leurs fonctions sont absolument incompatibles avec tout emploi, commission ou marché, rémunéré de l’État. Le vote est secret et accumulé, c’est-à-dire qu’on a autant de votes qu’il y a de candidats, et qu’on peut les porter tous sur un seul d’entre eux. Il y a un député pour 40,000 habitans et un sénateur par trois députés.

Le pouvoir exécutif est confié à un président de la république, élu pour cinq ans au suffrage de deux degrés, et ne pouvant être réélu qu’après l’écoulement des cinq années qui suivent l’expiration de ses fonctions.

Quant aux attributions du parlement et du pouvoir exécutif, elles sont à peu près les mêmes qu’en France. Tous les actes du président doivent être accompagnés de la signature d’un des six